EDIT de 9h36 : hier soir tard la page FB a été supprimée ….
EDIT du 12/4/2013 : Retrouvez les témoignages sur leur blog http://100femmes.over-blog.com
Lectrices, lecteurs,
Aujourd’hui je prends la plume (oué c’est plus classe que le clavier) pour te parler d’une chose que j’ai sur l’estomac depuis bientôt 3 ans et que je m’étais jurée de balancer le jour où cela deviendrait opportun.
J’ai toujours fermé ma gueule sur Ethnicia aka Hapsatou Sy par respect pour les copines de la 1ere session des 100 femmes mais là vu que tout le monde en parle, un témoignage de plus pour que justice soit faite me parait plus que normal.
Alors de quoi je te parle ????
Il y a 3 ans, suite à un tweet j’apprends que Hapsatou Sy la fondatrice des salons Ethnicia se lance dans le projet d’ouvrir 100 franchises partout en France sur la base de l’entreprenariat féminin et solidaire. A cette époque je bossais déjà depuis plus de 6 ans dans ma boîte et l’idée d’un virage complet me séduisait complètement.

Il faut dire que d’avoir en exemple mon patron (un vrai pas un qui joue de la flûte) me donnait aussi l’envie de créer ma propre boîte !
J’ai donc répondu au casting en faisant une vidéo qui explique mes motivations et pourquoi et comment j’implanterais un Ethnicia dans ma ville à Marseille.
Je tiens à préciser que je ne suis pas une pauvre fille à plaindre qui fait verser une larme et qui allait enfin pouvoir vivre une vie décente grâce à Hapsatou Sy, je suis chef de projet web et je bosse depuis plus de 13 ans aujourd’hui, je dis ça parce qu’Hapsatou Sy a souvent donné l’impression qu’elle sortait ses franchisées des bas fonds qui auraient probablement moisi sans elle; alors que pas du tout, toutes ses femmes que j’ai rencontrées étaient des femmes qui bossaient, qui étaient loin du cliché véhiculé par les reportages qu’on a pu voir dessus.
C’était une parenthèse importante pour moi !
Voilà, j’ai posté ma vidéo et mon dossier de candidature quelques jours avant la fermeture de la sélection, je n’ai pas eu à attendre longtemps pour ma réponse. Un soir alors qu’on buvait un verre avec mon futur mari et Miss tête en l’air, je reçois un coup de fil d’Hapsatou herself pour m’annoncer que j’avais passé le premier casting, et que j’allais devoir monter à Paris défendre mon projet pour faire partie des 25 !
Ce jour là j’étais sur un petit nuage pensant que ma vie allait changer, moi qui ai toujours rêvé de monter une entreprise et en plus dans le domaine de la beauté !
Je pars (à mes frais hein) à Paris passer le grand oral devant un jury, pour le coup avec mon doudou on avait même préparé un dossier béton. L’oral se passe plutôt bien, derrière moi, une jeune fille, attend, elle s’appelle Jessica et elle vient de Nice, je me dis chouette, trop bien je ne suis pas la seule venant du Sud !
Quelques temps après le projet commence à bien faire parler de lui sur le net, j’apprends que j’intègre le projet, je serais donc la représentante de Marseille, sur le site des 100 femmes on nous dit que nous allons être formées plusieurs week end pour commencer dans un château non loin de Paris, le programme se promet alléchant (RH, business plan, mental d’entrepreneur …..)
Le temps s’approche de plus en plus de notre premier week end de formation, on n’a toujours aucune info de leur part, ni où, ni quand, ni comment, quelques jours avant ce fameux week end je reçois un mail qui me fait tomber des nues.
Dans ce mail on me demande de verser mon apport personnel sur ce projet soit 10 000 euros, parce que dans mon dossier de candidature j’avais mentionné que oui j’avais probablement un apport de 10 000€. Ni une ni deux, complètement déstabilisée par ce mail, j’appelle le bras droit d’Hapsatou Sy histoire de bien comprendre ce qu’il se passe, parce qu’un mail disant : « Merci de verser votre apport personnel, ci joint le RIB de la société Beauty Revolution International » c’est un peu court. Le dit bras droit, ne répond pas à mes appels pendant facilement 3j. Un peu excédée (ça commençait mal) et après avoir eu une autre lauréate au bout du fil, je laisse un dernier message très clair, « où elle me rappelle où je ne viens pas ». Et là miraaaacle, elle me rappelle avec un ton bien dédaigneux me disant que « oui je n’ai pas l’esprit solidaire, j’ai cet argent je dois donc le partager ». Et quand je lui demande pour celles qui n’en n’ont pas, elle me répond ben qu’elles ne donnent rien c’est ça la solidarité. Vu de ma lorgnette, c’était juste NON, la meuf en question me dit : « oui Hapsatou va statuer ». La dite Hapsatou me rappela dans les 5 minutes toute miel pour calmer le jeu, disant que ce n’était pas obligatoire au début qu’elle pouvait attendre …. C’est ce qui me poussa à participer au 1er week end.
Pour info, on n’a pas du tout atterri dans le soit disant château mais dans le 17ème dans leurs locaux.
Le premier week end se porte sur le contrat de franchise qui n’en n’était pas un, d’ailleurs, je ne me rappelle plus du terme exact. Je rencontre des filles sympa et rapidement je me lie avec Miss Nice, Miss Rouen, Miss Suisse
Moi je ne signe RIEN je suis comme ça, je pars donc sous le bras avec ce dit contrat et en rentrant à Marseille je le passe à 2 personnes, l’une travaillant au sein d’une banque et l’expert comptable de ma boîte.
Le premier verdict tombe, ce contrat est à tendance abusive clairement, on n’a le choix de rien et pire selon mon comptable c’est parfois des paragraphes copiés-collés d’un contrat de franchise type Mac Do. Je note toutes les questions (et crois moi y’en avait) suite aux remarques de mon expert et je pars à Paris pour le deuxième week end.
Tous les trajets et hôtel étaient bien sûr à nos frais, seuls les repas de midi étaient payés par Beauty Revolution.
Lors de ce week end, avec toutes mes questions, je passe pour une grosse chieuse, genre la meuf qui cherche la bête, celle qui n’a pas confiance dans le gourou Hapsatou Sy. Oui je parle de gourou parce qu’elle se comportait comme tel; des beaux discours, des mots bien choisis et bien percutants et surtout la technique du groupe qui fait que si tu ouvres ta gueule tu es vite mal perçue et tu peux te sentir mal. Sachant que sa phrase fétiche était « moi j’ai la niak » (sous-entendu, soyez comme moi).
Je suis sortie de ce week end assez mal, je n’étais pas emballée des masses, et toutes les mises en garde que j’avais reçues de mon expert et de la personne qui bossait dans la banque me refroidissaient et toute cette poudre aux yeux qu’elle essayait de nous mettre ne me plaisait pas du tout : genre on aura un prêt à 1% chez HSBC, L’Oréal va nous donner des fonds ou des produits, on a un an d’assurance de nos locaux gratuit … » Elle adorait annoncer ça comme si elle venait de gagner le jackpot.
En rentrant mon mauvais pressentiment s’est validé, je reçois un mail où elle me demande un entretien téléphonique. Et là son travail de gourou reprend le dessus, elle pense que oui j’ai la niak mais je suis trop pessimiste, ça peut jouer sur le moral des autres franchisées, que peut être je ne suis pas faite pour entreprendre. La vérité c’est que dans la boîte où je suis, j’ai vu ce que c’était les vraies galères d’entrepreneur et le pays des bisounours qu’elle annonçait ben ça sentait le pâté.
Je pense que le week end le plus magique a été celui du business plan ! Pour préparer ce BP, il fallait lancer une étude de marché, bêtement avec mon doudou, on s’est paluché sur les 3 quartiers de Marseille où je voulait m’implanter un relevé de tous les prix des concurrents possibles, de leurs prestations et de leurs implantations. Oui oui tu as bien lu, et crois moi de compiler toutes ces données ça nous a pris du temps. J’arrive avec mon fichier excel et là je m’aperçois que par rapport à ça elle nous demande juste, quel est le prix d’une coupe le moins cher et le plus cher de la ville. Ah ben oui forcement à Marseille dans un boui boui la coupe est à 8€ mais chez Carita c’est 80€ alors oui Hapsatou avec ta coupe à 65€ tu passes mais honnêtement à Marseille 65€ c’est certainement pas le prix de la coupe moyenne. Quand j’ai relevé je me suis faite botter en touche.
Je pourrais aussi te citer l’exemple du démarrage dans un local d’au moins 150 m2 avec 5 employés (ce qui est délire du délire total), l’achat de meubles à des prix dépassant tout entendement, le coût exorbitant de sa franchise alors qu’elle n’était même pas connue (quand tu compares à Provost par exemple), pouvoir se payer 1500€ d’entrée (alors que tous les créateurs d’entreprise sont conscients que c’est rare de pouvoir se payer dès le début) mais bon elle, c’était sa vision (de merde) du business.
Je suis sortie de là complètement effarée et ne comprenant même pas comment on peut balancer autant de conneries à la minute.
Le week end de formation suivant, je me mariais, alors autant te dire que son week end « mental d’entrepreneur (qui a la niak) » elle pouvait se le carrer où je pense.
Il nous restait un week end avant de se lancer dans la grande aventure et j’ai passé une semaine assez horrible, tout mon intérieur me disait NON NON NON n’y va pas !!!!! Une nuit j’ai réveillé mon mari à 2h pour lui dire que c’était pas possible, on en a bien discuté et comme moi pour lui ce projet n’était ni raisonnable ni viable.
J’ai donc fait un mail à Hapsatou Sy lui annonçant mon départ et lui disant que probablement je n’étais pas le profil qu’elle recherchait, mais que j’étais ouverte pour qu’on en discute….elle n’y a jamais répondu (ce qui ne m’étonne pas).
La vérité c’est que pour moi c’était son projet qui n’avait pas le bon profil, il ne correspondait ni à ma vision de la création d’entreprise, ni à ma vision de la solidarité. Pendant les sessions elle annonçait déjà la venue de 25 autres femmes rapidement alors que nos projets n’étaient même pas encore lancés. Comment tu peux en gérer 50 quand avec 25 tu n’as encore rien fait, c’est pas un peu l’histoire de la grenouille qui voulait être plus grosse que le boeuf ça ????? De plus tout au long de cette formation, nous avons du nous signer des papiers mais elle n’a jamais rien signé elle, pour nous donner des garanties franchiseur.
Je vois que mon article est très très long, j’ai volontairement enlevé d’autres anecdotes pendant ces week ends qui m’avaient laissé sans voix en terme de management ou encore en terme de création d’entreprise.
Mon amie banquière m’avait dit que sur ce contrat tu étais pieds et points liés et l’avenir lui a donné raison. Surtout elle n’avait trouvé aucun compte publié, aucune info pouvant prouver la bonne santé de son entreprise. Et quand mon expert m’avait demandé de leur demander le DIP (c’est un document que doit fournir le franchiseur afin que le franchisé puisse s’engager en toute connaissance de cause : loi Doubin ) avant de signer, ils avaient refusé. Le DIP en plus doit se donner avant le versement de toutes sommes d’argent (tu te souviens des 10 0000 ?????) ou signature de contrat.
Comme quoi dans la vie faut toujours suivre la petite voix qui te parle !
Peut être que ce qui m’a sauvé c’est mon côté trop raisonnable et trop terre à terre, un business plan pour moi c’est carré, on ne l’écrit pas entre le fromage et le dessert sur un coin de table.
Aujourd’hui, j’ai de la peine pour mes copines qui se sont battues et qui payent le prix fort de cette aventure, tu vois tout ce que je t’ai dit sur quelques week ends alors je n’imagine même pas tout ce qu’elles ont enduré.
Je t’invite à liker leur page Facebook où tu trouveras leur témoignage, des témoignages d’ex employées, tous aussi effarant les uns que les autres.

Mais surtout lecteurs et lectrices ce que j’espère c’est que toutes ces femmes auront gain de cause, elles ont investi leur argent et leurs tripes et ne méritaient pas de subir tout ça.
Alors partage la page FB pour que tout ça ne reste pas dans l’ombre.
Regarde sur le net un peu tout ce à quoi doit s’engager un franchiseur, va lire les témoignages des filles et tu vas vite comprendre.
PS : c’est officiel c’est l’article le plus lonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnng de l’histoire de notre blog, merci de m’avoir lue !
Bonne journée
Mme beauté
