Je pointe, je chôme, je suis au chômdu, je suis chercheuse à l’ANPE, bref, j’abrège, depuis mi-septembre, je suis au chômage.
Le 14 septembre 2012, mes études ont pris fin, après 7 longues années. Ben oui, j’ai pris mon temps moi. Une licence de langues étrangères en 4 ans (merci l’anorexie qui m’a obligée à arrêter la fac un an), puis une première année de master en marketing, suivie d’une année de césure en Irlande, et enfin un master 2 en alternance.
Et puis tout d’un coup, plus rien.
La première semaine, j’ai trouvé ça trop cool le chômage. Parce que les études en alternance, c’est pas de tout repos. Il a fallu jongler avec le job, les cours, les dossiers à rendre, le mémoire à pondre. Rajoutez à ça un soupçon de vie sociale pour ne pas péter les plombs et une vie amoureuse tumultueuse, et vous obtenez un retard de sommeil d’environ un an. J’ai donc passé ma première semaine de chômeuse à DORMIR, enfin.
Et puis les quelques semaines qui ont suivi, j’ai redécouvert avec délectation tout ce que j’avais dû mettre de côté pour cause d’agenda trop rempli. J’ai lu jusqu’à plus soif. J’ai fait du shopping (oui, j’ai mis quelque temps à intégrer le fait que l’allocation chômage, c’était pas de l’argent gagné, mais plutôt un manque à gagner de 300€ par rapport à ce que je touchais en alternance. Je comprends vite mais faut m’expliquer longtemps). Je suis allée déjeuner avec mes copines le midi. J’ai repris la photo. Je me suis remise à cuisiner. J’ai rangé mon appart. Ah, ça non en fait. Bref, je me suis fait plaisir.
Mais mon tempérament hyperactif a vite repris le dessus, et d’un coup, le chômage est devenu moins fun. J’ai besoin d’être stimulée en permanence pour me sentir bien, et au bout d’un moment, ça devient compliqué de se stimuler toute seule toute la journée, tous les jours de la semaine, quand tout le monde bosse autour de soi. Je me suis mise à envoyer des CV en quantité industrielle, et face au piètre résultat (quelle idée de vouloir bosser dans la com’ en 2013 aussi…), j’ai commencé à m’éteindre.
Le soir, quand mon chéri rentrait, je tirais la gueule. D’une certaine façon, je lui en voulais. Parce que j’avais l’impression de l’avoir attendu toute la journée. Parce qu’il était devenu ma seule source de stimulation. J’avais plus envie de sortir, même plus envie de m’habiller certains jours. Et ça, traîner en pyjama toute la journée, c’est vraiment le début de la fin à mon sens.
C’est là que le destin m’est venu en aide, un soir de début décembre, où je me suis fracturé le visage en 3 endroits (récit complet ICI). Et mine de rien, même si aujourd’hui encore je peste tous les jours en repensant à ce soir maudit, cet évènement m’a permis de relativiser l’importance de pas mal de choses. Mais quand-même, le destin, il aurait pu me venir en aide de façon plus délicate, et puis je lui avais rien demandé moi d’abord. A part un CDI.
Oui, je suis au chômage, mais il y a des choses plus dramatiques dans la vie, surtout que j’ai la chance de ne manquer de rien (merci Maman). Et de toute façon, mon quotidien actuel est difficilement conciliable avec un travail, étant donné que le cabinet de mon kiné est devenu ma deuxième maison et que je risque de me refaire opérer bientôt… Quand je repense à la réaction glaciale de mon ex chef de service les rares fois où je me suis absentée, je me dis que c’est mieux que je sois au chômage pour le moment (pardon d’avoir eu la grippe deux fois au cours de l’hiver et d’avoir souhaité assister à l’enterrement de ma grand-mère, hein…).
Bref, mon job à plein temps pour l’heure, c’est de prendre soin de moi. Et chez moi, ça passe entre autres par l’écriture. Et quelle meilleure motivation pour alimenter régulièrement mon blog et me sentir utile que d’intégrer l’équipe des rédactrices So Busy Girls, et de contribuer ainsi, modestement, à faire vivre le blogzine ? C’est chose faite. Sinon, j’aurais pu intégrer les ateliers pour chômeurs proposés par Pôle Emploi, tu sais, ceux où tu dois faire semblant de ne pas savoir faire un CV. Mais non.
Article rédigé par Octopus.
