Figurez-vous que je vais avoir un bébé ! Pour celles qui me connaissent, cela peut sembler incongru de dire ça à l’aube du troisième trimestre. Elle est drôle celle-là, elle a un blog de grossesse, elle en parle depuis des mois, et on dirait qu’elle découvre… Eh bien, il y a de ça.
En fait, la phrase que j’ai le plus prononcée depuis que je suis enceinte c’est « On va avoir un bébé ». Et ce n’est pas une phrase d’annonce, non. C’est une phrase que je sers à mon mari au minimum trois fois par semaines depuis 6 mois. Serait-elle blonde ? Oui, mais ce n’est pas le propos. C’est juste que d’une part je ne m’en lasse pas, et d’autre part c’est une sorte de mantra qui accompagne une prise de conscience lente et régulière de ce qui est en train de m’arriver.
Je vous ai souvent parlé de prises de conscience diverses et variées, qui passent soit par un évènement, par exemple la première échographie, soit par des inquiétudes, des peurs subites et passagères qui amènent à réaliser un peu plus les implications d’une grossesse. Lorsque les lignes apparaissent sur le test de grossesse, on ne devient pas instantanément maman, ni même future maman sereine et pleine de maîtrise, du moins ce ne fut pas mon cas. Le changement est tellement énorme, sur tous les plans, qu’il faut du temps pour intégrer la nouvelle. Les premiers temps, la réalité même de la grossesse me paraissait insensée, alors qu’elle était plus que planifiée. Je passais mon temps à répéter « Non mais tu te rends compte ? Je suis enceinte. Pour de vrai. Je suis enceinte ! ». Puis cela devient acquis, et on commence à penser que l’on va être parent, qu’un bébé va entrer dans nos vies, et ça c’est une information conséquente aussi !
Bref, depuis six mois je répète à mon homme « on va avoir un bébé », parce que cela me paraît encore totalement dingue. C’est la phrase qui résume le mieux mon état d’esprit à la fois euphorique et confus, à mi-chemin entre le simple constat et l’énoncé d’une grande nouvelle. Elle revient à chaque étape, même symbolique : le premier achat pour bébé, la réception de la poussette, le premier pyjama qu’on nous offre, le premier body qu’on achète, tout finalement est prétexte à s’arrêter pour contempler ce qui pourrait paraître l’évidence, mais mérite un étonnement permanent.
On va avoir un bébé… Et j’ai beau la sentir bouger en moi, j’ai beau préparer sa chambre et remplir son armoire, on a beau faire des projets et en parler sans cesse, je ne réalise pas totalement. Je repense à mon homme qui se demandait si c’était normal de ne pas du tout réaliser au second mois de grossesse, je savais déjà qu’on était loin d’avoir digéré toutes les informations ! Accueillir un premier enfant, c’est l’inconnu. Surtout lorsque, comme nous, on n’a pas de bébé dans notre entourage, ou qu’on ne s’est jamais occupé d’un tout petit. Mais au-delà de questions purement techniques, avoir un enfant c’est une expérience totalement nouvelle, et je crois que l’on ne peut pas anticiper totalement l’effet produit par l’arrivée de ce petit être. On peut l’imaginer, se préparer, mais pas le ressentir tant que l’on n’a pas vécu la rencontre.
On va avoir un bébé ! La fascination est intacte quand je prononce ces quelques mots qui peuvent paraître dérisoires. Pourtant, ils contiennent tant de choses, parmi les plus importantes de toute notre vie. Ils sont effrayants, étonnants, pétillants, détonants, exaltants, délicieux et splendides. Ils ne disent pas grand-chose, mais ils évoquent beaucoup. Ils se murmurent le sourire aux lèvres, ils s’échappent sur un ton anxieux, ils se prononcent les larmes aux yeux. Ces mots-là disent tout.
Article rédigé par Un Carnet Rose.
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