Ici, chez les Nifty, on n’a pas de préjugés, ni d’a priori. On aime Wilhem Reich et Gustave Flaubert, Xavier Dolan et Guy Gilles, Max Ernst, Girodet et Chassériau.
On aime aussi « Mad Max », « Terminator » et « Die Hard » (point commun de tous ces films : un héros solitaire, musclé et taciturne), les « Blues Brothers » (Aretha Franklin, mon idole !), les « Tontons Flingueurs » (« Les cons ça ose tout ! C’est même à ça qu’on les reconnaît »), « Les Demoiselles de Rochefort » et (certains) Lelouch.
Donc, on est allés voir ces derniers temps quelques films du genre des trois premiers. Le dernier en date : « Total Recall, mémoires programmées ». Len Wiseman a fait un remake du film de 1990 du néerlandais Paul Verhoeven, auteur de films généralement violents et hyper-sexuels (un des modèles du genre étant « La chair et le sang » avec l’incroyable Rutger Hauer) mais extrêmement bien filmés. On y découvrait Sharon Stone, qui n’était pas le porte-parole d’une marque de cosmétiques et le cultissime Schwarzenegger. Verhoeven enchaînait les scènes violentes filmées de manière imaginative et un peu décalées car la violence, chez lui, est toujours au service d’une démonstration politique.
Loin de ces ambitions, Total Recall 2 ne réussit pas plus à être original qu’à retenir durablement l’attention. Pour l’esthétique urbaine, il plagie « Blade Runner » de Ridley Scott (tourné en 1982 avec Rutger Hauer et Harrison Ford) : les ruelles glauques et humides, sous un réseau d’autoroutes aériennes perpétuellement actives, peuplées de Chinois, qui ne voient jamais la lumière du jour et tiennent des gargotes qui proposent des plats à l’allure douteuse. Pour les scènes de poursuite, il copie « Matrix » et « La mémoire dans la peau ». Kate Beckinsdale est aussi expressive que Victoria Beckham, Colin Farrel est ennuyeux. L’ensemble du film se réduit à de longues séquences de bagarres dans tous les lieux et toutes les positions possibles, castagnes qui sont moins palpitantes que les cascades de « Fast and Furious », c’est dire… (en ce qui me concerne, ce n’est pas une critique : « Fast and Furious », ça me détend).
En revanche, le casting des seconds rôles, en grande partie anglo-irlandais, n’est pas mal du tout. Il y a Bill Nighy, au long visage maigre et à l’allure nonchalante qu’il faut revoir dans l’excellent « Good morning England », « Pirates des Caraïbes » (il joue Davy Jones) et surtout « State of Play », série britannique qui traite avec intelligence des rapports compliqués de la presse avec les hommes politiques dans le cadre d’un suspense haletant. Colin Farrel est bien plus drôle dans « Bons baisers de Bruges ». Bryan Cranston, qui a ici un petit rôle, est l’inoubliable professeur/dealer de meth de la série « Breaking bad ». Quant à la très jolie Kate Beckinsdale, anglaise elle aussi, elle est, dans la vie, l’épouse du réalisateur, beau gosse californien. A eux deux, ils forment un joli couple bien lisse.
J’ai pour habitude de penser, et parfois de dire, que la beauté d’un homme me rend indulgente, notamment envers un éventuel manque d’intelligence. Ce n’est pas le cas ici, même la chevelure ébouriffée avec art de Len Wiseman (qui porte bien son nom car cet « homme sage » a certainement aspiré les dollars avec ses opus précédents, la série des « Underworld »), ne saurait me faire aimer ce film. Je n’ai pas parlé de Jessica Biel ? C’est parce qu’il n’y a rien à en dire…
Conclusion, pour « Total Recall », un seul mot d’ordre : oubliez !
Et retournez voir l’original ! A elle seule, la bande annonce (en anglais) donne envie :
Les films sont tirés d’une nouvelle de Philip K. Dick (1928-1982), l’auteur de S. F. qu’il faut avoir lu (j’en reparlerai sur mon blog).
Source affiche : addictomovie.com
Source photo Kate Beckinsdale et Len Wiseman : purepeople.com
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