Quand les peintres allaient au bordel – l’exposition Degas et le nu au Musée d’Orsay BEAUTÉ

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Il reste quelques jours (jusqu’au 1er juillet) pour aller voir « Degas et le nu » au musée d’Orsay (Paris).


 


Edgar Degas (Hilaire Germain : 1834-1917) est un parisien du quartier « la Nouvelle Athènes », dans le futur 9ème arrondissement, ainsi nommé en raison du grand nombre d’artistes qui y vivent. Comme tous les peintres de son époque, il étudie la peinture italienne en France et en Italie et réalise beaucoup de portraits et d’autoportraits au début de sa carrière et des tableaux d’histoire. Moins connus aujourd’hui, ces tableaux et les esquisses préparatoires sont présents dans l’exposition : « Petites filles spartiates provoquant des garçons » et l’étonnant « Scène de guerre au Moyen-Age » (1863). Même si on sent l’influence d’Ingres, on perçoit déjà sur ce tableau ce que seront les nus de Degas : des corps plutôt réalistes, osseux, la fesse plate… Le sujet du tableau n’est guère réjouissant et montre des femmes mortes ou accablées par le chagrin, nues et à terre, face à des hommes à cheval et sur le point de s’enfuir. Le goût de Degas pour une mise en scène à la fois resserrée et dynamique apparaît sur ce tableau : le cavalier sur la droite enlève une femme dont on ne voit qu’une partie du corps et tout l’avant du cheval est déjà passé hors du cadre.


 


A partir de 1875, Degas, qui s’intéresse à présent aux danseuses et aux femmes laborieuses des classes populaires, les blanchisseuses, celles qui travaillent pour les familles bourgeoises, a croqué avec la technique du monotype (dessin sur plaque de cuivre ou zinc enduite d’encre noire) des scènes de bordels parisiens (Zola publie Nana en 1880). Le trait est rapide, le dessin narquois. Degas s’attache aux petites histoires de ces lieux clos, aux petits évènements : l’arrivée d’un client, une fête pour la mère maquerelle, les femmes qui parlent ensemble, qui se lavent. Toutes ou presque sont représentées nues. Leur corps est avachi, plutôt épais, au ventre gonflé. Les cheveux sont longs, souvent détachés. Leur sourire semble un peu aviné, le maquillage lourd.


 





 


Les femmes se lavant, peignant leurs longs cheveux ou prenant un bain est un sujet que Degas aborde également en abondance. Il faut s’attarder devant le fabuleux bronze du « Tub » : le visiteur surplombe cette silhouette juvénile et souriante qui jouit pleinement de ce moment de détente.
 




 


Exposition « Degas et le nu » au musée d’Orsay (billet d’entrée : 9€, tarif réduit : 6,50€), pour plus d’informations, rendez-vous directement sur le site du musée d’Orsay.


 



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