Voilà un peu plus d’un an que j’ai fait mon trou sur la Toile. C’est un petit nid douillet. Je l’ai ouvert pour m’exprimer librement, anonymement aussi. Il me procure, à l’occasion, de belles émotions. Et parfois, quelques tourments. Parce que, même si la reconnaissance n’est pas le but de ce morceau de moi, elle n’est pas absente non plus. Que je le veuille, ou non. Bien sûr qu’en publiant sur le Net on a l’envie d’être lu, l’envie de plaire. Ne nous leurrons pas.
Alors quand les voyants ne sont pas tous au vert, que les petits cœurs ne se démultiplient pas, que les commentaires se font rares, l’ego est égratigné. Les idées de sujets ont beau être au rendez-vous, la motivation pour les rédiger est quelque peu éteinte.
La conscience, elle, en profite pour se manifester. « Mais qu’est-ce que c’est que cette déprime, bichette ? Tu ne vas quand même pas te laisser démonter pour si peu ! Comment ça, tes 124 abonnés n’en ont cure de tes magnifiques billets ? Après la lacune, la parano, c’est ça? Allez, on se ressaisit. Inspiration, expiration. Voilà, on se détend. » (Ouais, je sais, ma conscience est cool.)
Du coup, je regarde un peu mes stats. Ça tombe bien, les chiffres, je kiffe. Et je me rends compte que, quand même, il y a un peu de passage par ici. Et que les gens arrivent du monde entier pour visiter mon antre. Oui madame, pas moins de 47 pays d’origine sont répertoriés. Ou alors c’est le coup d’un hacker. Un bon vieux geek malfaisant qui rirait de me voir sourire devant mon bilan mensuel. Me faisant miroiter des visiteurs créés de toutes pièces. Oui, ça doit être ça. Parce qu’en Moldavie ou au Pérou, qui peut bien s’intéresser à mes lacunes, hein ? « Bon, tu vas arrêter ton baratin, là ? Si on suit ta logique, personne ne te lit. Alors pourquoi un hacker perdrait son temps avec toi ?! » (Ouais, je sais, ma conscience est perspicace.)
Admettons. Et si je pousse un peu plus, de nombreux visiteurs arrivent ici par le hasard d’une requête Google. Par exemple « meilleurs blogs ménage et rangement ». Là j’avoue, je m’interroge. Non seulement sur l’existence de tels blogs, mais ils sont classés en plus ? Quoi qu’il en soit, la plupart des visiteurs impromptus (ou égarés donc) prennent le temps de lire plusieurs pages. Tiens, rien qu’aujourd’hui, l’expression « images secourisme » a conduit à la lecture de 17 pages. Et hier, un autre visiteur improviste en a lu 22. Nan, mais voilà quoi, des chiffres pareils planqués à côté des autres, ce n’est pas réaliste. Sans doute des tordus qui n’avaient que ça à faire de leur week-end. « Et, cocotte, viens un peu là que je te botte le cul, toi ! Tu veux pas stopper ton délire et regarder un peu plus loin que le bout de ton nez, pour une fois ? » (Ouais, je sais, ma conscience est autoritaire.)
Bon, pour certains articles, je reconnais que ma vie trépidante n’est pas des plus sexy. Mais je pense quand même que d’autres billets sont plutôt bien construits, cocasses, frais et assez sympa à lire. Parfois davantage que les Unes que nous impose HC (Hellocoton, ndlr). « Non mais quelle mauvaise foi ! T’aurais pas tes règles, par hasard, pour être aussi pénible ?! » (Ouais, je sais, ma conscience est un homme.)
Bon d’accord, il faut que je me fasse une raison. C’est pas demain que je ferai de l’ombre à notre chère Dark Gally. En même temps on ne court pas dans la même catégorie, elle et moi. Et puis j’ai moins de galères à gérer, d’abord. C’est toujours ça de pris.
D’ailleurs, si on revient à l’origine, ce n’était pas la notoriété qui m’a motivée. C’est d’avoir un lieu d’expression libre que je ne trouvais pas ailleurs. Et force est de constater que l’écriture me permet d’avancer, et de laisser une trace du chemin parcouru. Parce que, sans ce petit point dans la voie lactée des blogs (je sais être poète quand je veux), je ne pense pas que je serais capable de prendre autant de recul sur ma vie. Et donc (c’est la minute émotion, sortez les mouchoirs) de l’apprécier pour ce qu’elle est.
Pas plus tard qu’hier, le temps d’une balade, je me suis souvenue de cette autre promenade. Effectuée un an plus tôt, au même endroit, pour les mêmes raisons, vivant les mêmes émotions. J’ai pris des photos, en souvenirs, et d’autres, en illustration d’un éventuel billet. Et sans cette petite place dans le réseau, j’aurais sans doute oublié ce petit instant Milka si fugace.
Mon blog, c’est ma boîte à souvenirs, que je partage avec ceux qui veulent bien les lire. Et tant pis s’ils ne sont qu’une poignée. Eux savent un peu qui je suis. Et moi je découvre un peu plus la femme qui se cache derrière la mère qui se cherche… Et c’est déjà pas mal.
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