Mother Fucka’ BEAUTÉ

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Lecteur, cela fait bien trop longtemps que je ne t’ai pas parlé. Lecteur, j’en suis si désolée mais il m’arrive une chose qui me perturbe beaucoup et qui m’a autant éloignée de mon clavier que rapprochée de la cuvette des toilettes. Je gestationne depuis cinq mois aujourd’hui et même si j’en suis fort ravie, j’ai vécu trois mois difficiles. Mon Vietnam à moi ! Je crois que j’ai eu droit à ce qui se fait de mieux en matière de perturbations hormonales. Je ne supportais aucune odeur, pas même celle de chabichou, pas même mon gel douche. Tout, absolument tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la nourriture me dégoûtait et provoquait un vomito incontrôlable. Oui lecteur, j’ai passé de longs moments dans les toilettes à regarder au fond du trou s’il y avait une solution à mon problème. J’ai tout lu, essayé les remèdes les plus fantaisistes mais rien n’y a fait. Telle une punition, j’ai dû accepter mon sort et attendre patiemment d’avoir payé ma dette à la race humaine.


 


Nan franchement, c’était super dur, je suis passée par des phases difficiles. Top Chef a commencé et je n’ai pu regarder aucun épisode. J’ai vécu l’horreur absolu au moment des coupures pubs. Impossible d’échapper à ce déballage nauséabond de nourriture. Du saucisson, du camembert, du veau, du beauf, du jambon, de la crème fraîche, des pâtes ! AAAAH LES PATES ! J’ai été patophobes durant presque trois mois. Impossible ne serait-ce que de regarder une nouille ou une coquillette. Et du jour en lendemain, hop, la phobie a disparu et j’ai avalé 500g de spaghettis pour fêter ça.


 


Le corps est vicieux. Il m’a affamé durant trois mois et m’a mené la vie impossible. J’en ai pleuré. Et un jour, comme par miracle, l’appétit est revenu me transformant en ogresse. Au boulot, j’ai transformé mon tiroir à fournitures en tiroir à goûters. J’ai tout le temps faim, même après avoir gobé un kebab-frites ! Au pasta-truc-much de la galerie commerciale, je me souviens que je raillais les boulimiques qui prenaient la taille XL. Genre, mais c’est des gros porcs, en plus, il n’y a même pas de légumes. Et maintenant, j’avale ça en 5 minutes avec le supplément parmesan et un dessert histoire de faire glisser le tout.


 


Conséquence inévitable : j’ai grossi et je ne rentre plus dans mes fringues.


Conséquence inévitable mais über cool : j’ai une garde-robe toute neuve et tous les mois un bon prétexte pour shopper.


 


Bon après, ça reste de la fringue de femme enceinte. D’ailleurs, va falloir qu’on m’explique pourquoi les designers se sentent inspirés par le style Obelix ? Des rayures, ils en foutent à toutes les sauces. Et les collants remontent jusque sous les seins. LA CLASSE !


 


Enfin bref, être enceinte, c’est quand même bizarre. Les gens sont, dans l’ensemble, super sympas. Ils me tiennent la porte du couloir, me proposent toujours si je veux manger ci ou ça. Ma collègue, Bridget, intercepte mes coups de fils quand je suis fatiguée. Mon collègue, Sheldon Cooper, qui pourtant hait autant le virus de la gastro que les bébés, essaye même de s’intéresser à ma grossesse en me demandant par exemple comment être sûr que le baby est bien en vie… C’est super bizarre, mais venant de lui, je t’assure, lecteur, que c’est une marque d’affection.


 


Même ma mère est gentille… à sa façon, mais je vois bien une évolution. Certes, elle essaye de me culpabiliser parce qu’HORREUR je ne sens TOUJOURS PAS mon bébé bouger. Alors qu’elle, oui, elle, tellement à l’écoute de son corps, le sentait super tôt. Maman, désolée de faire autre chose que de garder mes mains sur ma bedaine et de ne pas focaliser sur le moindre signe, qui d’ailleurs, ressemble plus à de l’aérophagie qu’à un coup de pied.


 


Et oui lecteur, on fait toute une histoire de la grossesse. On essaye, depuis des siècles, de sacraliser cette expérience pour rendre toute critique blasphématoire. Moi, je n’aime pas ces tabous, tu le sais. Et si j’ai envie de dire que ce n’est pas toujours l’extase, je le dis. Même si ça peut effrayer mes copines qui ne sont pas encore passées par là. Après tout, si c’est la nature, pourquoi en cacher sa part sombre.


 


Lecteur, la prochaine fois je te raconterai pourquoi je soupçonne le baby de jouer avec ma vessie comme un chien joue avec un pouik-pouik.


 


Source photo : www.lebruitdesimages.over-blog.com


 


Article rédigé par Anashoots4fun.



 
 


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