Je ne sais pas pourquoi je blogue. Comment se prend-t-on les pieds dans la toile ? Découvrir un beau jour qu’une session de www et de blogspot a un effet similaire à un bon café. Votre café, vous le préférez cyber ou en grains ? Murmurer un « Oh ! » scandalisé devant une Erreur 404 (avant, c’était plutôt : « C’est quoi ce truc ? »). Commencer à se demander si c’est grave lorsqu’on se retrouve à lire trois articles d’affilés se contredisant sur l’intérêt de la blogroll. Et quand il nous vient l’envie de déconnecter, on se retrouve à prendre l’air dans la blogosphère. À ce stade, on ne sait plus quel hyperlien nous a piqué. C’est déjà nettement trop tard pour tout arrêter net, on a mis les pieds dans le web.
Je ne sais pas pourquoi je blogue. Mais pourquoi ce besoin de poster ? Se raconter ou se la raconter ? Ou bien se chercher un peu, construisant des archives qui retraceraient la réaffirmation de sa personnalité ? Poster pour exorciser une impression, une préoccupation, un « fallait que ça sorte », un quelque chose qui nous laisse sans voix et que seul un texte accepte de décrire ? L’administrateur anonyme se défoule dans le back office et clique sur « Publier » pour partager sa récréation, son coup de poing, son coup de cœur. Vouloir être un tout petit peu lu, bien entendu, se croire libre mais conserver quelques brouillons comme quelques trucs honteux cachés au fond d’un tiroir. Se relire et se traiter de tous les noms, se relire et sourire. Le blogueur se découvre paradoxal et finit par trouver cela normal.
Je ne sais pas pourquoi je blogue. D’où elle sort cette envie d’écrire, même sans être sûr de ce qu’on a à dire ? C’est qu’au départ, on sait qu’avec les mots on a tendance à prendre son pied, parfois à se prendre la tête et à quelques occasions, à prendre ses jambes à son cou, parce qu’ils crachent beaucoup trop de nous. Tout bien réfléchi, on n’arrête pas d’être sauvé par le billet. Sauvé parce qu’on a rempli un moment d’ennui ou d’angoisse à coups de paragraphes, sauvé parce qu’on aura déniché quelques phrases qui nous auront fait rire d’un bordel qui nous avait ôté le sourire, sauvé parce ces mots qu’on avait sur le bout de la langue, on les a retrouvés dans un billet doux.
Malgré tout, je ne sais toujours pas tout à fait pourquoi je blogue. Est-ce pour cela que je blogue encore ?
Article rédigé par Petite Voix Off
No comments:
Post a Comment