Je me souviens des sensations, de mes pas claquants sur le béton, alors que je me dépêchais de venir vous rejoindre au café. Je me souviens de la fraîcheur des matins d’avril et mai qui me faisaient frissonner, je me souviens de l’odeur de la clope mêlée à celle du café.
Je me souviens des regards de certains alors que je commandais un coca à sept heures du mat’. Je me souviens de notre talent de ragôter en nous vautrant au soleil sur la place Garibaldi ou devant le café rose. Je me souviens des fou-rires interminables. Je me souviens de nos joies quand il manquait un prof à l’appel. Je me souviens des conneries qui ne faisaient rire que nous, coups de torchon, batailles de feutre, batailles de règles…
Je me souviens de nos plans fous dans lesquels nous nous entrainions tête baissée et sans aucune hésitation : photoshoot où l’on balançait de la peinture, escalade de colline en scooter plus lents qu’une trottinette, week-end de grand n’importe quoi, collage de plume sur la figure.
Je me souviens des échanges de vêtements improbables, des tests culinaires. Je me souviens des soirées pyjama, des bouteilles de piquette de chez Rachid, des pots de glace et des cupcakes. Je me souviens des conversations dites sérieuses, de nos grandes révoltes et de nos coups de gueule. Je me souviens des confidences de fin de soirée, de milieu de nuit, de petit déjeuner. Je me souviens de nos têtes au réveil.
Je me souviens de nos surexcitations cinématographiques et littéraires. Je me souviens de nos discussions sur les garçons, sur l’amour, sur l’avenir. Je me souviens de là où tout a commencé. Je me souviens des joies partagées, des larmes partagées, des sentiments partagés.
Je me souviens des cours, des techniques pour parler sans parler. Je me souviens de nos soirées dans notre bar, notre QG. Je me souviens de ce voyage chez les Rosbifs. Je me souviens de nos références culturelles qui sont un mix de vieux trucs poussiéreux qui font chier la plupart des jeunes et de nouveaux trucs un peu bof qui emmerdent la plupart des vieux. Je me souviens chaque jour de ce manque en moi parce que vous n’êtes pas là.
Je me souviens de ce qui fait que je vous aime, pourquoi l’on s’est choisi. Je me souviens de chaque phrase, de chaque mot qu’on s’est dit. Je me souviens de nos messages, de nos petits textos, de toutes ces petites déclarations d’amour. Je me souviens de la confiance que vous avez pour moi et inversement. Je me souviens de toutes ces jolies choses que nous allons célébrer. Je me souviens et parfois ça me semble si loin. Je me souviens de tout et souvent je me repasse tous ses souvenirs, comme on regarde de nouveau un bon film. Je me souviens de vous et chacune de nos retrouvailles est une fête.
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