Alors, la grossesse, c’est comment ? Question intéressée et angoissée des nullipares (celles qui attendent de voir “positif” s’afficher sur leur test, en jargon savant) perdue entre les récits poétiques de certaines et les complaintes nauséeuses des autres. Ma vérité est ailleurs. Entre les deux.
J’ai aimé cet instant d’émotion quand j’annonçais la grande nouvelle
Sauf quand on m’a répondu : “J’osais pas te dire que t’avais grossi !”
J’ai aimé penser à ce bébé chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque instant
Sauf quand l’hypersomnie me gagnait
J’ai aimé lui faire écouter Radiohead pour qu’il l’apprécie ensuite
Sauf quand il en profitait pour faire un pogo contre ma vessie
J’ai aimé lui parler comme s’il était déjà dans mes bras
Sauf quand je me suis entendue être niaise
J’ai aimé quand il communiquait avec nous par ses petits coups de pieds
Sauf quand c’était à 4 heures du mat’
J’ai aimé pouvoir réclamer des fraises au milieu de la nuit
Sauf quand c’était l’hiver
J’ai aimé la priorité temporaire
Sauf quand il me fallait déjà traverser la rame bondée de métro pour quémander une place assise
J’ai aimé ces séances de piscines où je me sentais légère
Sauf quand, ensuite, je n’arrivais pas à remettre mes chaussettes
J’ai aimé mes cheveux soyeux (merci les hormones).
Sauf quand ils sont tombés après l’accouchement (pas merci les hormones)
J’ai aimé me sentir naître mère (re-merci les hormones)
Sauf quand j’en ai eu les larmes aux yeux (re-pas-merci les hormones)
J’ai aimé être l’objet de plein de gentilles affections
Sauf quand mes amies ont oublié de m’organiser une shower party
J’ai aimé regarder mon ventre s’arrondir
Sauf quand j’y ai vu des vergetures
J’ai aimé l’émoi des premières contractions
Sauf quand… elles se sont amplifiées
J’ai aimé sentir ce petit être blotti sur mon ventre
Sauf quand… le papa était à 2000 km
J’ai aimé me dire qu’on était une famille
Sauf... Et je le savoure chaque jour !
Article rédigé par Lalla Wafaa.
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