On savait que l’on avait envie d’avoir au moins un autre enfant après la Chouquette, je trouve ça un peu tristoune d’être enfant unique. Mais une question me taraudait : j’aime tellement ma Chouquette, y aura-t-il assez de place dans mon petit cœur pour un autre enfant ?
Malgré cette crainte, la raison a pris le dessus quand j’ai réfléchi au fait que je suis la deuxième enfant de ma petite Maman, et que j’espère bien qu’elle m’aime autant que mon frère !
Quelque part, alors que mon deuxième n’était pas encore conçu, je culpabilisais déjà vis-à-vis de ma Choupipette de vouloir bouleverser son univers d’enfant unique, unique objet d’admiration de ma famille.
Les circonstances ont fait que ma Chouquette a assisté à la première échographie au cours de laquelle elle a pu voir « le bébé de maman ». Elle en a eu l’air contente et demande même régulièrement à voir les « photos » du bébé ! Ô joie !
Oui, mais ça c’est pour le côté pile.
Côté face, on remarque que depuis quelque temps, elle demande de l’aide pour des choses qu’elle faisait jusqu’ici toute seule : se moucher, aller aux toilettes, boire son biberon… Parfois elle demande même de l’aide pour manger son yaourt !
C’est assez exaspérant parce qu’on sait qu’elle sait faire, parce qu’on est fatigués, parce qu’avec mon gros bidon et mes angoisses je ne suis pas toujours disponible, etc. Et puis on réalise que si elle demande de l’aide, c’est sûrement parce qu’au delà de l’enthousiasme qu’elle montre à l’idée de l’arrivée du bébé, elle a besoin de se rassurer quant à son statut de Merveille familiale.
En plus de la culpabilité envers la Chouquette, il y a celle de ne pas être capable de mener une grossesse normale. Ce que les autres femmes font naturellement sans souci depuis toujours, moi il me faut un arrêt maladie dès le début du quatrième mois. Et même comme ça, au cours de ma récente visite à la maternité pour cause de nuit pleine de contractions, le sage-femme que j’ai vu m’a dit qu’il ne pouvait pas me promettre que j’irai à terme cette fois encore.
Alors ok, je ne suis pas alitée comme la dernière fois, je peux me déplacer mais j’ai tellement peur que je n’ai pas mis le nez dehors depuis 15 jours, depuis ma visite du septième mois au cours de laquelle le gynéco ne m’a pas rassurée, je t’en parle ici.
Spasfon, Euphytose et bains bien chauds sont mes meilleurs amis. Je pense qu’à la fin de ma grossesse, GDF va pouvoir se faire construire une tour flambant neuve grâce à moi !
Pauvre Numérobis, pour une vie in-utero calme et sereine, tu t’es trompé de maman.
Je songe aussi sérieusement à faire faire une médaille à Jiminy. Le pauvre supporte mes angoisses et mon incapacité à faire tout un tas de choses, sans rien dire. Je suis à la maison toute la journée mais au lieu de l’aider, je lui rajoute du travail puisque mes craintes m’empêchant de faire 600 mètres pour emmener la petite à la crèche, autant te dire que je ne me lance pas dans le ménage, le repassage et autre joyeusetés.
A lui donc toutes ces corvées. Oui oui, je suis un boulet.
A lui aussi les nuits blanches par solidarité quand je fais une crise d’angoisse ou que j’ai des contractions. Et il trouve encore le moyen de me dire que c’est normal, qu’il n’y a pas de souci. Cherche pas, Jiminy est un modèle unique.
Bref, tu crois que pendant les soldes, c’est échangeable ou remboursable la culpabilité ?
Sinon de toute façon, je suis bien décidée à me rattraper après la naissance ! Je ferai des cookies, des yaourts (ma pauvre yaourtière est en congé depuis que j’ai repris le boulot après la Chouquette) comment ça, c’est pas ça qui va aider ? Bon ok, je ferai la lessive, le repassage, passerai l’aspirateur, tout ça.
Mouais, finalement je ne suis pas si pressée… 
Article rédigé par Running et Talons Hauts.
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