Pour cette grande première sur So Busy Girls, je vous fais tomber dans la routine, mais pas n’importe laquelle, la mienne. Mon ami Larousse s’immisce dans la conversation et me glisse à l’oreille que dans la mesure où la routine désigne cet « ensemble bien établi d’habitudes qui crée un état d’apathie et une absence d’innovation », vous risquez probablement de vous faire iech’ comme des rats morts [expression d’une rare élégance]. De manière générale, la routine est crainte car elle est souvent synonyme d’ennui. La routine, cette coquine, forte de sa grande capacité d’adaptation, se faufile partout telle une souris [oui, je fais dans les rongeurs, aujourd’hui]. Au travail comme à la maison, la routine est partout. Alice Parizeau [vous ne voyez pas qui c’est, moi non plus] a dit : « je n’ai jamais eu trop de sympathie pour le lundi, ce début de la semaine où l’on reprend la routine. » Elle ne croyait pas si bien dire car voyez-vous chers lecteurs…
Source photo : Justine Jugnet www.justinej.book.fr
Le matin, mon réveil sonne à 07h45, pas à 07h44 ni à 07h46 mais à 07h45 et de toute manière, mon horloge biologique est réglée sur 07h45. A 8h20 [pas une minute de plus, pas une minute de moins], je sors de chez moi [je vous passe les détails de la routine qui se déroule entre 07h45 et 8h20). C’est la routine.
Tous les matins et depuis maintenant deux mois et vingt jours, sur le chemin de la gare, je m’arrête à la boulangerie-pâtisserie Emmerys [toujours la même] pour emporter mon petit déjeuner. Plaît-il ? Comment j’ai su que la routine me guettait ? Quand, deux semaines après, la demoiselle à la caisse a deviné ma commande avant même que je n’émette un son [et qu’elle a commencé à me faire cadeau des sacs en papier qui sont normalement payants parce qu’il paraît que je suis une cliente fidèle] : Good Morning ! Big Cappuccino, double shot and a raspberry muffin? Heu… Yeah! Parfois, je fais mine de réfléchir pour feinter la routine : hmmm… et si je prenais un latte et un croissant au chocolat. Bon allez, ce sera un big cappuccino, double shot and a raspberry muffin, s’il vous plaît. Un jour, j’ai demandé un sandwich au thon… parce que le sandwich au saumon que je prends d’habitude n’était pas disponible. Elle m’a dit : un sandwich au thon ? Vous savez, je peux vous faire un sandwich au saumon, si vous préférez. Elle a lu dans mes pensées. C’est la routine.
Pour aller au travail, j’emprunte toujours le même chemin. On dit que tous les chemins mènent à Rome mais j’emprunte toujours le même, celui avec les feux tricolores qui mettent trois plombes à passer au vert et celui près du canal, pour observer les bateaux et je me fais toujours la même réflexion : quand je serai grande, j’aurai un bateau. Mais que voulez-vous, c’est la routine. J’ai fini de boire mon cappuccino au même endroit, c’est à dire à la descente du train et j’ai jeté le verre dans la même poubelle que d’habitude. J’arrive au boulot à 09h00. Pas avant, ni après. Quand j’arrive à 09h05, je suis passablement irritée car la routine me fait comprendre que j’ai merdouillé. A 12h00 tapante, c’est cantine pour éviter de faire la queue. Je ramène mon plateau à mon bureau et je mange devant mon ordinateur parce que j’aime bien manger tout en traînant sur les réseaux sociaux et en lisant mille et un articles [c’est comme manger devant la télé]. C’est la routine. A 14h30, c’est la pause-goûter. Le monsieur de la cantine sait déjà que je vais prendre un smoothie strawberries-bananas. C’est la routine. Hier, c’était le drame. Le monsieur de la cantine m’a annoncé que compte tenu de l’hiver, no more smoothies. Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir le coup. Mon heure de départ est à géométrie variable. La routine n’est tout de même pas présente sur tous les terrains.
Je rentre chez moi [sauf mardi car mardi, 18h00, c’est Body Jam. Je me positionne toujours au même endroit de la salle, devant, tout à droite. Sinon, je suis perturbée. C’est MA place]. Je regarde l’épisode de Plus Belle La Vie du jour en différé sur mon ordinateur bien entendu. C’est la routine. Après celui-ci, je regarde les deux épisodes et la mag’ de l’Ile des Vérités [avant c’était Hollywood Girls, mais Hollywood Girls c’est fini tout comme la quotidienne de Secret Story]. C’est la routine [ce moment gênant où mes lecteurs ne me prennent plus au sérieux]. Ensuite… [saut dans le temps], le lendemain matin, on prend le même caramel mou et on recommence.
Mais vous voulez que je vous confie un secret ? Je l’aime bien ma routine quotidienne. Pourquoi ? Parce qu’à l’instar de toutes les routines que j’ai pu adopter, celle-ci est destinée à s’éteindre. Février 2013 marquera la fin de mes aventures danoises qui auront duré six mois. Mes routines sont éphémères et très vite remplacées par d’autres car depuis de nombreuses années, je virevolte par ci et par là tel un papillon. Je m’accroche à ma routine parce qu’elle me donne cette impression de stabilité que je ne possède pas encore. Un jour, je ferai mon nid quelque part et ma routine m’enquiquinera peut-être… mais d’ici là, elle m’est plutôt sympathique.
Et vous, une routine particulière qui vous suit telle une ombre ?
Caramel Mou
PS : à l’heure où j’écris cet article, il s’est produit un phénomène paranormal. Ma copinaute Jeune Anecdotique a publié un article traitant du même sujet sans que nous ne nous soyons concertées au préalable. C’est un clin d’œil de la routine [OMG] qui est décidément partout même dans nos plumes. Pour en savoir plus sur la routine au sein d’un couple cliquez ici : heu… ici]
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