J’aime Paris, un peu beaucoup, à la folie, et parfois pas du tout BEAUTÉ

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Je ne suis pas une vraie Parisienne mais plutôt une Parisienne d’adoption. Arrivée pour y terminer mes études, c’est en toute logique que ma première expérience professionnelle a suivi, puis la seconde, et me voilà Parisienne depuis presque 15 ans maintenant.


 


Dès mon arrivée dans la Capitale, j’ai eu la chance de pouvoir habiter non seulement dans Paris mais surtout à quelques stations de métro de mon école, épargnant ainsi à la jeune et naïve provinciale que j’étais le choc des transports bondés et couloirs de métros interminables.


 


Mon studio avait un petit balcon et une grande baie vitrée qui donnait sur les toits de Paris, c’était beau, c’était chouette, disons que dans de telles conditions, ma première rencontre avec Paris s’est faite en douceur.


 


Puis vint le temps d’un premier déménagement qui me permis non seulement de traverser la Seine mais surtout de me rapprocher de ma meilleure amie, fraîchement débarquée d’Angleterre.


 


Second déménagement quelques années plus tard à quelques rues de là pour grappiller quelques mètres carrés supplémentaires, puis un troisième pour accéder au « luxe » d’avoir une chambre séparée.


 


Et puis un jour, habiter dans 30 m2 à 30 ans, gagner pourtant un salaire honorable et devoir limiter le nombre de convives à cause d’un salon-cuisine de 12 m2 commence à vous interpeller…


 


Une petite voix intérieure fait alors écho à ce moment-là : « Ah si j’habitais en province, j’aurais un vrai salon et une vraie cuisine, des meubles, un appartement digne de ce nom quoi ! », à partir de là, t’es un peu foutue…


 


En province, habiter seule dans 50 m2 est somme toute assez banal, tandis qu’à Paris la normalité c’est plutôt d’être au moins 2 voire 3 dans 50 m2 (souvent : un couple + un enfant).


 


A-t-on idée en province de sacrifier une partie de son salon pour y monter un mur afin de permettre d’aménager une chambre supplémentaire pour le bambino à naître ?


 


Si l’étape de dormir dans une vraie chambre après avoir passé quelques années à dormir dans son salon sur un clic-clac est franchie, reste alors à franchir celle pour habiter dans un 3 pièces…


 


Tout ça pour dire qu’à Paris, le logement est LE sujet n°1 des Parisiens, souci majeur que les Provinciaux ont sans doute également à Nantes, Lyon, Marseille mais dans une moindre mesure quand même.


 


En province, pas de course à l’échalote pour dégoter un appartement, pas de queue interminable dans la cage d’escalier pour le visiter et avoir la chance de déposer un dossier dans lequel ton salaire devra à minima couvrir 3 fois le loyer et contenir une caution suffisamment solide pour convaincre le propriétaire que tu es un locataire de confiance.


A Paris, ta réactivité pour obtenir un logement doit être sans faille.


 


Aujourd’hui, à 3, nous avons la chance d’habiter dans un appartement de 75 m2 en plein cœur de Paris, ce qui représente une belle surface. En province notre loyer serait divisé par deux et pour le prix de notre loyer actuel, nous aurions 200 m2… Gloups, triste réalité…


 


Il faut être Parisien pour subir (et accepter) cette cruelle différence de cadre de vie, et il faut l’être aussi pour comprendre pourquoi nous l’acceptons finalement. Nous aurions pu faire le choix bien évidement de nous « expatrier » en périphérie, mais ce « luxe » de n’habiter qu’à 30 minutes de notre lieu de travail, de pouvoir s’y rendre en bus, voire à pieds en cas de grève, nous ne sommes pas encore prêts à y renoncer.


 


Je vous passe ainsi le sujet des transports qu’en tant que Parisienne habitant dans Paris j’ai la chance de ne pas subir.


 


Provinciaux/Parisiens n’ont pas le même mode de vie, et ce n’est pas un cliché snobinard de ma part de le penser. Les uns ont-ils plus de chance que les autres ? Les Parisiens ne sont pas forcément tous des bobos marchant à pieds joints dans les crottes de chien, et les Provinciaux ne circulent pas tous forcément en tracteur pour se rendre en centre-ville mais disons que nous n’appréhendons pas notre ville de la même façon, voilà tout.


 


Voilà ce qu’il ressort de mon vécu de Provinciale Parisienne :


 



Tu sais que tu vis à Paris quand :



 



  • Tu as un sanibroyeur dans ton studio situé au dernier étage sans ascenseur (une fois cette expérience passée, ta première exigence quand tu chercheras un nouvel appart’ sera  d’avoir de VRAIES toilettes)

  • Tu hallucines quand par un heureux hasard tu passes vers 16h30 dans un Square riquiqui bondé, nounous et enfants sont clonés et démultipliés, ça fait peur, tu te jures que ton enfant ne connaîtra pas cette faune urbaine (et pourtant si, il s’y rendra lui aussi avec sa nounou)

  • Tu conchies ta porte cochère à chaque fois que tu rentres ou sors de chez toi avec ta poussette parce qu’il te faut tenir la porte ouverte avec les fesses, franchir le pas de la porte en soulevant la poussette et veiller à ce que bébé soit bien accroché, à défaut tu te dis qu’il va manger le trottoir, rouler et se faire écraser par le bus

  • Dans ta vie sans enfant, tu te décides par un dimanche ensoleillé d’aller faire une ballade en Vélib’, ton idée était saugrenue, il n’en reste toujours que deux de dispo à la borne : un qui a une roue crevée et l’autre plus de selle

  • Tu emmènes ton fils de 15 mois chez le coiffeur et que la coupe te coûte entre 20 et 27€

  • Tu joues des coudes avec ton caddie dans les allées du Carrefour Market parce que là aussi, l’espace pour circuler est réduit, tout comme le choix dans les rayons d’ailleurs

  • Tu rêves de te rendre dans un hypermarché en province juste pour avoir le plaisir de bénéficier d’une super promo sur les couches et passer fièrement en caisse  avec ton Giga Pack de 160 couches Pampers

  • Suite à un déménagement, tu dois appeler les encombrants de la Ville de Paris pour qu’ils viennent chercher ton sommier qui n’est jamais passé dans ta cage d’escalier

  • Tu n’as pas de voiture

  • Tu paies toujours plein pot les frais de livraison (Ikea, Darty, Conforama, Casa, Maison du Monde, etc…) parce que c’est compliqué de prendre le métro avec un meuble TV

  • Te rendre à l’aéroport pour partir en vacances ne nécessite aucune organisation particulière au préalable (si ce n’est de réserver un taxi)

  • Tu sors d’une pizzeria en province, tu crois qu’il y a une erreur dans l’addition tellement tu n’as pas payé cher

  • Tu t’assois sur une chaise au Jardin des Tuileries après ton jogging matinal et que la vue est divinement belle

  • Choper des places de concert ou de spectacles pour le soir même sur le Bon Coin et s’y rendre en quelques stations de métro

  • Tu croises régulièrement Christian Morin quand tu vas bosser et qu’Ana Mouglalis et Josiane Balasko habitent à côté de chez toi

  • C’est beau partout autour de toi et que ça tu ne t’en lasses pas

  • Tu adores jouer au touriste

  • Tu es fier de ne pas être un touriste : toi, tu le payes un peu de ta personne et surtout de ton porte-monnaie mais toi, tu habites là


 


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Tu sais que tu habites en Province quand :



 



  • Tu croises forcément un visage connu  (que tu n’as pas envie de voir, forcément !) quand tu te ballades dans le centre-ville

  • Toi et ton mari avez chacun votre voiture

  • Les Galeries Lafayette de ta ville ne sont jamais prises d’assaut le week-end ni pendant les soldes

  • Tu vas acheter du carrelage pour refaire ta salle de bain le rapporter chez toi ne représente pas un problème

  • Tu commences ton boulot à 8h30 pétantes et que t’hallucines si je te dis que ma journée de travail ne démarre qu’à 9h30

  • Organiser l’anniversaire de ton fils avec 10 copains n’est pas une torture acoustique, il y a de la place chez toi… Au pire, tu feras en sorte qu’ils se donnent rendez-vous au Laser Quest

  • Ta fille veut faire du poney et que tu n’as pas besoin de l’emmener à 50 bornes de chez toi

  • La nourrice te coûte 3€nets par jour de frais de garde (comptez plus de 7€ nets de l’heure pour une nounou à Paris)

  • Circuler en voiture dans ta ville n’est pas un souci, tu finis toujours par trouver une place pour te garer sans nécessairement faire une crise de nerfs

  • Tu habites une maison avec un petit jardin sans forcément avoir un crédit de 30 ans sur le dos.


 


Je me demande si je pourrais retourner vivre en province un jour ? Notre travail difficilement transposable en province nous inciterait à dire que non, au même titre que la peur de l’ennui et de passer à côté de quelque chose qui est à notre portée…


 


Mais Paris m’agace aussi autant que je l’aime (vous me croyez si je vous dis que j’ai payé 7,50€ une batavia et mangue tout à l’heure ?), alors qui sait si nous vieillirons à Paris ? L’avenir seulement…


 


Et vous, au-delà des crottes de chien et des embouteillages, pourriez vous fuir Paris pour la Province et vice et versa ?


 


Article rédigé par Noz’enfants chéris.


 


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