Il y a 2 ans, un 22 mars, ma vie explosait littéralement en lambeaux. Mes rêves, mes projets, mes ambitions, tout s’écroulait sous mes propres mots : je quittais ma compagne après 7 années passées à ses côtés.
On peut croire que c’est plus « facile » quand on est celle qui prend la décision, mais c’est faux. Complètement faux. Avant d’en arriver là, et pendant presque une année, j’ai supplié, aidé, changé, prié, rêvé ; j’ai fait tout ce que j’ai pu pour ne pas en arriver inéluctablement à cette décision. Mais ce 22 mars, c’est ma raison qui a pris le dessus sur mon cœur.
Ce 22 mars, je me suis résolue à laisser tomber tous ces projets : cette maison à 2, ces démarches PMA*, ce pacs… et je me suis sentie vide. Complètement vide et comme dépossédée de ma propre vie, de mes propres rêves, de mes souvenirs.
PMA* : Procréation Médicalement Assistée
Ce 22 mars, j’ai décidé que nos chemins se sépareraient pour mon bien-être : penser enfin à moi et ne plus vivre à travers elle. Je lui ai quand même redonné sa chance, mais elle n’a pas su la saisir… et les vieux démons sont revenus.
Je me suis surprise à redevenir celle qu’elle avait fait de moi : quelqu’un d’introvertie, qui vit dans la peur d’une énième crise de colère et/ou jalousie, quelqu’un qui refuse de voir ses potes à cause d’une jalousie excessive, revivre dans son avarice maladive… et surtout, j’ai recommencé à l’imaginer avec cette autre…
On ne raye pas 7 ans de sa vie comme on raye un vulgaire mot sur un papier. Non.
J’ai longtemps pesé le pour, le contre, pensé aux conséquences, repensé à ce qu’elle m’avait apporté, pensé à tout ce que j’allais balayer. Le négatif l’emportait haut la main. J’ai accepté longtemps ses failles, mais son infidélité a été la goutte d’eau. J’ai mis 4 mois à lui faire avouer ce que je savais déjà. 4 mois à la « harceler » pour qu’elle daigne me dire la vérité ; et puis elle a lâché ces mots : « oui, je t’ai trompée plusieurs mois ».
J’ai été soulagée et dévastée en même temps. Ce ressenti ne s’explique pas. Je le savais pourtant, mais l’entendre c’est différent. C’est mettre un mot sur une réalité ; une certitude qui me bouffait de l’intérieur.
En 3 mots, elle a bouleversé 6 ans de vie commune. J’ai pourtant accepté l’inacceptable : elle a mis 3 mois pour faire un choix entre elle et moi. 3 de longs mois où l’on vivait toujours ensemble… Mais où elle allait rejoindre l’autre quand elle allait travailler. 3 mois où je l’ai vu prendre soin d’elle : changer de coupe de cheveux, acheter des belles fringues, de nouveaux sous-vêtements…
A ma demande, et pour se « retrouver », nous sommes parties en vacances, et devant les beaux paysages que l’on partageait ensemble, elle envoyait des photos à… l’autre. Même dans notre intimité, elle pleurait après car elle pensait à l’autre et avait peur de se tromper de prénom… Et puis, elle m’a même proposé une solution hallucinante : essayer à 3. Ça en était trop : je l’ai quitté une première fois…
J’ai pris ma vie en main : j’ai acheté ma maison, changé de boulot, déménagé, changé de voiture, changé de coupe de cheveux, perdu 23kg, fait un énorme travail sur moi-même, une véritable introspection.
Et puis… et puis son absence a commencé à me bouffer.
Un peu.
Beaucoup.
Trop.
Je suis allée la chercher. Les 2 premiers mois ont été magiques. Fabuleux. Merveilleux. Elle savait où elle allait, ce qu’elle voulait… un nuage rose. J’ai refait un travail sur moi-même pour l’accepter dans ma vie et mes nouveaux projets. Je lui ai laissé une place dans le défi que je m’étais lancé : rénover la maison.
C’était un nuage magnifique mais rempli d’eau et d’électricité. Les premières gouttes sont vite apparues. Son côté pingre en premier.
Son côté je-m’en-foutiste en second.
Son côté impulsif en troisième.
Alors oui, ma décision a été vulgairement égoïste, murie une année, mais elle a aussi été salvatrice. J’ai fini par dire STOP. Oui, moi Mazelle, la fille complètement effacée, introvertie, j’ai ouvert ma gueule ce jour-là, et je me suis affirmée. Enfin.
Elle a pleuré, j’ai eu mal. Très mal.
Elle m’a suppliée. Mon cœur saignait.
Elle a hurlé. Mon âme était béante.
J’ai laissé passer du temps. Je l’ai poussée, pour son bien-être, à consulter pour gérer ses émotions. Je l’ai motivée à se prendre en main elle aussi et devenir comme moi propriétaire de sa maison, son projet, son défi personnel. J’ai même accepté de l’héberger le temps des papiers de la vente (je ne vivais pas dans la maison).
J’ai toléré des choses qu’une personne censée n’aurait jamais acceptées. Mais je l’ai fait par respect (c’est moi qui ai pris la décision), par compassion/empathie aussi (7 ans ça n’est pas rien), par amour (?) (probablement).
Et j’ai rencontré quelqu’un… Elle l’a appris.
Ma vie a à nouveau basculé.
Dans le drame absolu ce coup-ci. Cet équilibre précaire que l’on avait trouvé a volé en éclat.
Elle s’est transformée en une sorte de harpie.
Nos amis communs se sont retournés contre moi à coup de « pute », « salope » et autres termes chaleureux. J’ai été menacée au téléphone, par mail. On m’a reproché ma décision, on m’a jugée, on m’a salie et imputé des actes/faits immondes dont jamais je n’ai été l’auteur.
Mais j’étais forte de mon année de réflexion. J’ai quand même culpabilisé, j’ai intériorisé, j’ai souffert, j’ai régurgité, mais je n’ai répondu que par silence – la meilleure des armes face au mépris et à la haine. C’est de loin la chose la plus difficile à mettre en œuvre : effacer de sa vie une à une ces personnes qui avaient compté pour moi. Ces personnes que je considérais comme des « amis » et qui, sous des prétextes vaseux, pernicieux, autant que fallacieux m’ont claqué la porte au nez.
Étant inatteignable, c’est alors qu’elle a décidé de s’en prendre à ma famille. Mon père.
Elle l’a harcelé, traqué. Moi qui n’ait jamais vraiment parlé de ma vie à mon père, je me suis retrouvée à devoir tout lui raconter/expliquer pour qu’il prenne ses dispositions. J’ai dû par son comportement complètement démesuré parler à mon père de tout ce que j’avais vécu avec elle, et rentrer dans des détails qu’un père et une fille ne sont pas censés partager, car oui, elle a parlé de notre vie intime. Et je ne comprends toujours pas comment elle a pu en arriver à ça.
J’ai fini par aller à la gendarmerie le jour où elle a récupéré ses affaires – au cas où. L’impensable…
Et puis, dans la continuité de ses grands excès, elle m’a réclamé de l’argent. Une sorte de « dédommagement ». Cela incluait toute notre vie en commun : les factures EDF, eau, téléphone qu’on avait payé à 2, je devais à présent lui rembourser sa part à elle. C’est allé jusqu’aux tickets de cinéma qu’elle m’a offert à l’occasion… aux tickets de tram, la seule et unique fois où l’on est allées visiter la ville.
Elle m’a menacée de tribunal, de procès. Son père s’en est mêlé ; lui aussi s’en est pris à mon père… Une histoire sans fin. La « dette » est passée de 8 000 à 15 000 euros. Je suppose que les intérêts ont été pris en compte entre temps…
J’ai réussi à convaincre mon père de ne pas rentrer dans ce « jeu ». Quand il a reçu tous ses relevés bancaires surlignés avec ce que je lui « devais », il a compris que oui, même moi qui suis impliquée à 100% sentimentalement parlant, je faisais preuve d’objectivité et de recul malgré tout. Il n’a pas cédé.
Un an et demi après nous recevions encore des e-mails… des réclamations, des critiques, des offenses, des reproches.
Pourquoi ? Pourquoi en arriver là ? Comment justifie-t-elle auprès de ses proches ses revendications injustifiées ? Comment ses proches peuvent-ils cautionner autant de stupidité ? Pourquoi personne dans son entourage ne lui a dit : « mais putain, tu craques complètement là » ?
Aucune idée.
Mais surtout, comment en arrive-t-on là ?
Je regrette que ce soit allé jusque là, comme ça, si subrepticement. Je regrette son manque de maturité. Je regrette ses excès. Je regrette qu’elle n’ait pas vu dans mon comportement mon profond respect à son égard, mon souhait aussi de la préserver au maximum même si c’était peut-être maladroit (l’aider à rebondir en la poussant à acheter, etc.). Je regrette ces mots/maux qui se sont échangés. Je regrette qu’elle résume 7 années à une vulgaire somme d’argent. Je regrette qu’elle m’ait trompée. Je regrette qu’elle ne se soit pas remise en question une seule fois. Je regrette qu’elle n’ait pas compris et qu’elle n’ait même pas essayé finalement. Je regrette qu’elle pense de moi que je suis la pire des p*** et qu’elle n’ait pas vu qui j’étais vraiment. Je regrette le fait qu’elle « crache » sur cette histoire – notre histoire – et qu’elle l’ait salie ainsi. Je regrette ce silence entre nous à présent.
Je regrette tout ça, mais s’il est une chose que je ne regrette pas, c’est d’avoir pris cette décision.
Ce 22 mars, sa vie, la mienne, celle de ses proches, et des miens a volé en éclat. Mais ce 22 mars, avec du recul, je peux dire aussi que j’ai pris une décision tellement salvatrice…
Article rédigé par Mazelle.
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