Tom Waits est mauvais comme moi (« Bad as me ») BEAUTÉ

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… et moi chuis bonne, donc Tom Waits est bon (syllogisme, cher à Socrate). CQFD. Dans ma vie, comme Joséphine Baker, j’ai deux amours. Mais moi, c’est pas mon pays et Paris, mais Bruce Springsteen et Tom Waits.


 





Ils vieillissent, mes chouchoux…


 


Et autant le dernier album du premier (à droite sur la photo) m’a déçue (va voir ma déconvenue ), autant le dernier album du second (à gauche, donc) m’a emballée. Certes, il n’est pas très récent, car sorti en octobre 2011, mais je ne l’ai eu que récemment. Ce dernier opus s’appelle “Bad as me”, et je me le suis payée dans sa version Deluxe, à savoir avec un CD bonus de 3 titres.


 





 


J’avais entendu d’excellentes critiques, mais comme je ne suis jamais en phase avec les experts musicologues (que je ne suis pas), j’attendais de me faire une idée (on a vu ce qui s’est passé avec le dernier album du Boss…). Ce n’est donc pas sans une certaine appréhension que j’ai enfourné la galette dans le mange-disc…


 


Et là, j’ai été immédiatement conquise. Le premier morceau, « Chicago« , ouvre fort le bal ! On retrouve tout l’univers de Tom Waits en une chanson : sa voix grave nasillarde et éraillée, les rythmes syncopés, les percussions, les bruitages divers, les instruments improbables, et un morceau d’Amérique. Le tout sur un tempo frénétique, on entre de suite dans le vif du sujet.


 


Suit « Raised Right Men« , au rythme jazzy bluesy de cabaret à la sauce Waits, ambiance film de Jim Jarmuch, réalisateur avec lequel Tom Waits a tourné d’ailleurs, notamment dans « Coffee and Cigarettes », un autre thème récurrent dans ses chansons. Sa voix caverneuse se fait suppliante, c’est un régal…
 




 


Tom Waits, troisième en haut à partir de la gauche


 


Puis dans « Talking at the same Time« , la voix de Tom se fait méconnaissable, claire et aigüe, enveloppée de nappes de guitares à la Ry Cooder dans « Paris Texas », sur un rythme lancinant de night club davidlynchien où on viendrait s’encanailler, ambiance  »Jack n’a qu’un oeil » dans Twin Peaks, où on pourrait croiser Sailor et Lula…
 




 


Le rythme s’accélère alors avec « Get lost » : rythme de rock 50’s avec des arrangements à la Tom, complètement atypique, entrainant, j’adore ! Et toujours cette voix suppliante, si sexy…


 


Suivent trois balades : « Face to the Highway » : lancinante, typique ;  »Pay me » et le retour de l’accordéon, ça calme le jeu (un peu trop à mon goût), puis  »Back in the Crowd » qui donne l’impression d’être dans un épisode de Zorro. Bof, pas un style que j’apprécie.


 


Sur cette galette, Tom Waits est peu inspiré pour ses balades, contrairement à d’habitude, où il nous en fait des poignantes, déchirantes… Celles-ci sont plates, ce que confirme malheureusement le titre n°11  »Last Leaf« . Toutefois, la plage 13, « New Year’s Eve« , sauve le bal ; c’est LA balade de l’album, très tendre et caressante.


 


Revenons-en au cours logique de l’album avec « Bad as me », le morceau qui donne son titre à l’album, et à raison car c’est le morceau de bravoure de l’album, celui qui synthétise tout l’univers de Tom Waits. Sa voix suppliante quand il dit “If you cut me I bleed…”, sa voix nasillarde, et éraillée, puis d’un seul coup caressante et grave, narquoise, des éclats de rire, des éructations… il passe par tous les registres de son talent vocal. Au niveau des paroles, on retrouve Jésus, des nonnes, du sang, du café et de la bière… Tout son monde ! Ma préférée de l’album.


 


Dans  »Kiss me« , on opère un « retour aux sources » ambiance bluesy de l’album “Blue Valentine”, pas trop ma tasse de thé (ou de café pour être raccord) (j’aime Tom Waits dans sa deuxième période, qui démarre justement après « Blue Valentine », avec l’album de transition « Heartattack and Wine », et puis surtout « Rain Dogs » en 1985).
 




 


Me voici de nouveau « Satisfied » avec ce titre de mouture classique mais efficace. Mais que j’aime l’entendre brailler, éructer… On dirait que mon coeur vibre sur la même fréquence que sa voix, qu’on entre en résonnance (d’ailleurs, question mec et attirance sexuelle, je suis hyper sensible à la voix, je pense que ce n’est pas un hasard…) Ah là là, sa voix, cette fameuse voix, un jour décrite par le critique Daniel Durchholz comme trempée dans un fût de Bourbon, séchée et fumée pendant quelques mois, puis sortie et renversée par une voiture…


 


Voici la vidéo officielle, réalisée par Jesse Dylan, le fils de son père (Bob, quoi !) :


 


Sur « Hell Broke Luce« , Tom renoue avec l’univers bruitiste, expérimental qu’il affectionne tant, comme sur l’album “Black Rider”, qui fait la part belle aux percussions et aux voix, ainsi qu’aux guitares bien saturées, avec un saxo qui vient se perdre au milieu… Ambiance stressante, j’aime bien.
 




 


Sur le disc bonus, on trouve 3 morceaux : She stole the Blush » (qui « parlera » aux blogueuses Beauté, avec ce titre !) : typique, syncopée, bruitiste, sec ;  »Tell me » : belle balade mélodieuse, un peu girls’band des 60’s, genre the Supremes (à part pour la voix bien sûr !). C’est doux, ça fait sourire… Et enfin, en clôture, « After you die » : sympathique, du Tom Waits tout craché ! En conclusion, cet album est un excellent cru, qui l’eut cru !!!


 


Il s’est classé illico parmi mes albums préférés (de lui et de tout le monde) dès la première écoute, même si j’ai une légère tendance à zapper les balades que je trouve assez peu inspirées contrairement à d’habitude.  C’est un album qui regroupe vraiment toutes les capacités, les styles, les inspirations, les univers de Tom Waits, un peu comme un best of mais qu’avec des nouveaux titres ! Sa voix me transporte toujours autant, et je voyage systématiquement grâce à son univers musical très visuel, cinématographique.


 


On notera également la présence de la Pierre qui Roule Keith Richards sur 4 morceaux, ainsi que la présence du bassiste des Red Hot Chili Peppers, celui de Canned Heat, et de Charlie Musslewhite à l’harmonica.


Cet album est vraiment une porte d’entrée royale dans son univers si particulier, une excellente entrée en matière pour qui voudrait le découvrir.


 


Alors, Lecteurtrice, qu’attends-tu ?


 


Sources :


 - article « Tom Waits » sur Wikipedia


- article « Bad as me » sur Wikipedia


- site officiel tomwaits.com
 


Ecoute intégrale de l’album sur You Tube : clic !


 


Article rédigé par Arsinoe la Crapaude



 
 


Si vous avez aimé cet article, vous pouvez retrouver Arsinoe La Crapaude directement sur son blog





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