Les évènements personnels qui me sont arrivés cette semaine me font réfléchir à ma personnalité, à la façon dont j’envisage le rapport à l’autre, le rapport à l’humain. Je suis une personne sanguine, une personne franche, mais pas forcément dans le sens gentille. Je suis rentre dedans. Je dis ce que je pense, toujours, je le dis tout haut, quitte à fâcher, vexer, bousculer. Jamais je ne tourne ma langue dans ma bouche. Si quelque chose me gêne dans une situation, je vais le dire. Si je me pose une question sur le comportement de quelqu’un je vais le lui dire. Je dis les choses, façon brut de pomme, sans condescendance, sans diplomatie.
En contrepartie, j’accepte la critique, je suis tout ouïe si l’autre a quelque chose à me reprocher, à critiquer ouvertement sur mon comportement. J’accepte la critique, positive comme négative. Je suis ouverte d’esprit. Je ne dis pas que c’est toujours la joie qui m’envahit quand j’entends des vérités sur mon comportement, je me vexe, souvent, mais j’apprends, j’accepte, et surtout j’ouvre mes yeux sur mes défauts qui sont, certes, trop nombreux.
Pourtant, si pour moi la franchise est quelque chose de naturel, elle est souvent mal perçue, peut être parfois, et même souvent, mal acceptée. Cette semaine, comme dernier exemple, je prends le cas de ce petit garçon qui a mordu et griffé mon fils au visage. J’ai dit à sa maman de s’en occuper, de gérer la situation. Elle m’a rétorqué que c’était à la maîtresse de s’en occuper, pas à elle. Ma réponse a été que l’éducation se faisait à la maison. Elle l’a plus que mal pris.
Des cas comme cela, j’en ai plein, et la plupart du temps, cela se termine mal, les personnes se vexent, me disent que je dis des choses infondées, que je devrais regarder mes défauts, que je me pose trop de questions, que je cherche des histoires.
La question est : Dire ce que l’on pense insinue-t-il que nous cherchons des histoires ? Émettre nos interrogations veut-il dire que nous sommes des lourdauds en mal de vérités ?
Est-il préférable finalement d’acquiescer aux autres et de ne donner que des points de vue mitigés sans trop se mouiller ? Vaut-il mieux plaire aux plus grands nombres aux dépens de notre franchise ? Etre diplomate veut-il dire que nous serons mieux vues par autrui ?
J’ai du mal à garder les choses pour moi, je suis impulsive, je dis les choses, mais il est vrai que le résultat final est une dispute, une histoire, soit parce que j’ai vexé, soit parce que la personne est trop imbue d’elle même pour se remettre en question quand j’ai touché pile poil un point sensible, soit parce que j’ai dit trop violemment mes pensées.
Je reconnais que je devrais souvent tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler, mais j’ai du mal, je me dis qu’il fallait que ça sorte, et qu’après tout, je ne vais pas insérer du mélo histoire de faire bien. Je me dis qu’entre adultes, il n’y a pas besoin de pincettes. Pourtant, en face, les gens ont des sentiments, des opinions, des faiblesses qu’il n’est pas toujours bon de chambouler.
Alors aujourd’hui, je le dis, j’en ai marre de vexer, de créer des histoires, de passer pour le vilain canard qui dit souvent tout haut ce que personne ne veut entendre. Surtout que finalement, ça ne fait pas avancer le schmilblick. Bien au contraire, les gens se ferment comme des huîtres, et souvent l’effet escompté n’est pas le bon.
Je décide de me remettre en question au dépend d’une facette de ma personnalité qui finalement ne plaît pas aux autres. Tu vas me dire que je m’efface, que je me répudie pour l’autre. Je vais te répondre que oui, parce que j’ai bien d’autres soucis à gérer que de faire voir ce que je pense aux autres. Peu importe si je ferais à l’avenir des sourires là où je n’en vois pas l’intérêt, peu importe si au lieu de dire le fond de ma pensée, je dérive vers autre chose, peu importe si quelque chose me dérange, je me dirais que demain sera autre et qu’après tout, dire tout haut mes sentiments ne changera pas la face du monde…
Alors oui, je marque ce jour d’une pierre blanche, et c’est pour cela que je l’écris noir sur blanc. Je veux que ce jour me reste, je veux que cette décision soit écrite pour les jours où la langue me démange, le jour où j’aurais envie de crier tout haut des choses qui ne plairont pas !
Je relierai ce billet pour m’assagir et profiter de ma vie au lieu de me prendre la tête ! « Mieux vaut se taire et être heureux, que de parler et se ronger les sangs » source lady pirate )
Article rédigé par Adventure Mom.
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