Une femme formidable, une mère formidable, une épouse formidable, une fille formidable, une belle-fille formidable, une collaboratrice formidable.
Nous recherchons l’approbation de tous, c’est une tendance féminine ! C’est normal, nous avons été élevées pour cela ! Depuis notre enfance, nous recherchons l’approbation des autres pour exister.
Enfant on cherche à plaire à ses parents en étant une bonne petite fille qui range sa chambre, qui fait ses devoirs, qui reste polie.
Adolescente on veut plaire à ses copains en entrant dans le moule des codes, codes vestimentaires, codes du langage, code des sorties.
Entre 20 et 40 ans, on entre dans la vie en voulant plaire à tout le monde, à ses parents, à ses enfants, à son patron, à l ‘homme de sa vie.
A partir de 40 ans, on décide de se plaire à soi-même ! Pour y arriver, on écrase certaines idées reçues.
Je dois être une mère parfaite :
Ah, le mythe de la mère parfaite, celle qui est toujours là, qui ne travaille pas, qui mitonne des petits plats tous les soirs, qui est toujours attentive, qui a toujours le temps de raconter des histoires, qui ne laisse pas les petits à l’étude le soir, qui a le temps d’assister aux compétitions de judo, d’équitation, de danse. Celle qui assiste à toutes les réunions de parents d’élèves. Celle qui élève bien ses enfants, qui aide aux devoirs. Celle qui ne connaît pas les crises d’adolescence, celle qui aplanit les conflits, les premiers chagrins d’amour. La mère idéale. Mais nous n’apprenons pas à être parents et nous faisons toutes des erreurs, hélas ! Donc on ne pourra jamais atteindre la perfection, inutile d’essayer, nos petits chéris nous reprocheront toujours quelque chose !
Je dois être une femme, une mère, une maîtresse, une geisha pour Lui !
Eh oui, nous avons été élevées comme cela, une femme doit s’occuper de son mari (ou son compagnon), elle doit être une fée du logis, préparer de bons petits repas, savoir le masser le soir quand il est fatigué. Elle doit lui faire honneur en étant toujours impeccable, maquillée, coiffée. Et être une catin au lit !
Accordons nous le droit de temps en temps de ne pas préparer le repas du soir, de rester en jogging informe mais si confortable, de refuser un câlin tardif parce que demain on a une rude journée.
Je dois être parfaite dans mon boulot :
Même avec des enfants malades, la grippe, la déprime, on doit assurer au boulot et si possible avec le sourire, Madame !
J’ai déjà entendu, un jour où on me demandait de revenir boucler un dossier un samedi (impossible car pas de nounou et à l’époque, je vivais seule) des phrases du style « si vous n’êtes pas capable de vous investir totalement (sous-entendu de laisser vos enfants dans la rue !), nous ne pourrons continuer notre collaboration !
Une femme fait 3 journées en une mais elle doit assurer au boulot comme un mec qui, lui, n’a pas les mêmes contraintes (ou ne veut pas les avoir !) et je ne parle pas des femmes seules qui doivent gérer les enfants et le boulot.
On nous demande d’être ultra performantes, intelligentes (on l’est mais pas pour tout) dévouées à l’entreprise, on nous demande de nier notre personnalité pour se plier aux diktats de la société machin ou truc. Bref, on veut nous transformer en robots.
Là, il faut apprendre à dire non et à se faire respecter !
Je dois être une fille parfaite :
M’occuper de mes parents et beaux-parents, les appeler, les amener faire des courses, leur amener les enfants le dimanche même si je n’ai qu’une envie : me vautrer sur mon canapé devant la télévision. Les inviter à des repas de famille même si le seul fait de mettre un pied au supermarché le samedi me donne des boutons. Etre attentionnée avec ma belle-mère, ma belle-famille, bref, on nous demande de nous occuper de tout le monde… Mais qui s’occupe de nous ?
Il est temps de nous prendre en charge et de nous chouchouter un peu car personne ne le fera mieux que nous, apprendre à déléguer certaines tâches, apprendre à dire non tout simplement mais cela demande une sacrée énergie.
Quoi qu’il en soit, nous sommes des femmes formidables !
Source image : tableau de femme réalisé par l’artiste peintre Corinne Grima
Article rédigé par La Provinciale.
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