Quitte à faire un pléonasme, à mettre les pieds dans le plat, à énoncer une vérité déjà dite, je l’annonce : il est vrai que noël est Kitch.
Mais bon sang de bonsoir, n’est-ce pas pour ça que c’est une des fêtes les plus géniales de tout les temps ? Je voudrais, je souhaiterais, je désirerais qu’on me laisse savourer mon noël en paix sans endurer les éternels plaintes sur le fait que c’est devenu « tellement commercial », que c’est « la surenchère, la course au cadeau alors que dans certain pays les gens meurent de faim »…
Noël est plein de bons sentiments tartes qui n’ont plus lieu d’être dans notre société actuelle où chacun roule pour lui, et Noël est le summum du kitch.
Mais pourquoi s’en priver, bon sang ? Pourquoi se priver de l’odeur du sapin, des décorations de Noël dépareillées et improbables, des guirlandes qui clignotent jusqu’à nous rendre fous, des santons décapités puis recollés à la glue qui menacent de se casser la figure plantés dans la mousse avec du papier étoilé en toile de fond.
Pourquoi se priver du foie gras, des chocolats, des volatiles farcis en tout genre, de la bûche, du vin qui coule à flots et des repas qui commencent à onze heures et finissent à quatre heures de l’après-midi. Pourquoi se priver des blagues cochonnes et des calambours du vieil oncle, des engueulades dont on ne connaît même plus l’origine, des chants de Noël d’un autre temps, des comédies romantiques de Noël, de cette excitation au creux du ventre dans la nuit du vingt-quatre au vingt-cinq.
Les puristes vous diront qu’on ne sait plus ce qu’est Noël, que tout le monde le fête sans se souvenir que c’est quand même la naissance du petit Jésus. Certes, mais ce n’est pas parce que Noël n’est plus une fête religieuse que ce n’est pas agréable. Et même si pour bon nombre de personnes c’est juste une journée placée sous le signe des emmerdes parce qu’il faut se farcir la famille et la belle-famille, Noël pour moi c’est avant tout une fête avec des valeurs désuètes.
Et Noël, c’est un des derniers bouts d’enfance qu’il me reste. Pensez ce que vous voulez, moi je vais continuer à aimer Noël, à accrocher des tas de vieilles déco ringardes en chantant à pleins poumons les chansons de Noël, je vais continuer à me gaver de nougat et de chocolat en faisant mes paquets cadeaux, je vais continuer à réfléchir à ma tenue de réveillon en regardant Love Actually.
L’autre jour, alors que je rentrais de mes derniers achats de cadeaux , il y avait du monde et j’en ai eu soudain ras-le-bol de Noël. Et puis j’ai levé la tête. Au-dessus de moi scintillaient des milliers de petites ampoules argentées qui transformaient la Canebière en un endroit féerique. Alors, durant un instant, j’ai arrêté de courir et j’ai regardé autour de moi. Les gens étaient émerveillés et les adultes avaient des étoiles dans les yeux comme les enfants. Il ne faisait pas si froid que ça, l’air embaumait les marrons et les gaufres. Et je suis juste restée là cinq, dix, quinze minutes, debout à observer les gens. Et puis je me suis rendue compte de ce que j’étais en train de faire et j’ai repris ma route.
Cette histoire est kitch et il est fort possible que, si vous lisez cet article, vous le trouviez cliché au possible. Mais qui a dit que c’était mal d’être kitch, d’être cliché, d’être vieux jeu ? J’aime Noël, ça n’est pas près de changer et j’espère que la magie de Noël opère encore en vous et que le temps d’un jour, vous êtes capable de lâcher prise et de vous émerveiller comme les enfants devant les paquets cadeaux multicolores. Et c’est sur cette dernière phrase bien clichée que je vous souhaite un joyeux Noël et un merry kitchmas !
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