Liberture écritée BEAUTÉ

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écriture

 


J’ai envie d’écrire là. Je suis prise de folles démangeaisons qui ne veulent guère s’arrêter de me harceler. Je crois qu’elles se relaient en fait, quand ce n’est pas l’épaule droite qui me titille joyeusement, c’est le poignet gauche ou encore mes deux pouces ! Zut, laissez-moi tranquille, oui, oui je vais écrire, que diable, ne vous affolez point !


 


Pour sûr, j’en ai des choses à coucher sur le papier, que ce soit à travers un écran d’ordinateur ou sur une feuille à grands carreaux, par le biais de tapotements successifs et répétés sur mon superbe clavier rétro-éclairé ou encore à l’aide d’un stylo bille quatre couleurs dont le jet sélectionné rehausse le papier blafard d’un simple glissement de pointe… Je dois bel et bien me mettre à la tâche, et de ce pas… euh, doigt, je débute un travail de longue haleine.


 


Non, je ne devrais certainement pas être en train de « plancher » (un bien grand mot pour un si petit billet) sur cet article, non, ce n’est absolument pas l’ouvrage auquel il faudrait me voir dédier corps et âme. Mais malheureusement (pour qui?), il s’avère que la théorie du détournement me plaît davantage, le divertissement sied en vérité si bien à mon esprit tordu qui a en ligne de mire les lointains sentiers tortueux où il pourra y abandonner sans vergogne mon sens du devoir et de la responsabilité. Ouf, c’est dit/écrit.


 


Pourtant, je vais le payer sans doute un jour, ce manque d’investissement, « gnéhéhé, se disent mes neurones affolées en mode sado-maso,  on va prendre cheeeeer » (à prononcer avec une voix de vieux méchant sorcier tout ridé). Je n’ai alors de cesse que d’acquiescer, oh que oui, tout se paye un jour. Et en crédits ECTS, dans notre fac. Crédits que je n’obtiendrai pas si je ne commence pas tout de suite à mettre un semblant d’ordre dans les supports, feuilles de concertation, photocopies de documents, qui traînent dans ce cahier qui me tient lieu de mémo pour la rédaction d’un rapport de stage. Stage qui doit obtenir validation afin que je puisse décrocher ce fameux diplôme de Master, ce sésame précieux grâce auquel j’aurai le droit de hurler en pleine rue (et à tous mes futurs employeurs qui souhaiteraient par malheur en découdre) « ta gueule, je suis Bac + 5 !!! ».


 


Ah, mais pour ça je dois valider un Certificat Informatique et Internet. Niveau 2. Comme si le niveau 1 validé l’année dernière ne suffisait pas. Non, apparemment, ça ne suffit pas. C’est à dire que je l’ai passé pour rien en fait ? Euh ouais c’est à peu près ça, dude. N’ajoutons surtout pas que ce n’est pas avec le matériel pourave de mon lieu de stage que je vais pouvoir passer à l’étape supérieure, non, n’en rajoutons pas. La coupe est bientôt pleine, l’encre risque de se mettre à couler et de déverser son flot ininterrompu d’obélisques décimales court-circuitées. Mais je continue de ramer, ô 10 C.


 


Et puis aussi, il y a ce fameux mémoire… Un mémoire ? Et si on a une bonne mémoire, on peut pas vous en refourguer un bout puis ça ira bien comme ça ? Ah, il faut produire, me dites-vous en ricanant, une trace écrite… Encore ? Même après avoir passé le CAPES ? (D’ailleurs, que me reste t-il vraiment en stock de ce que j’ai dû engranger pour l’occasion ?) Même après s’être tapé des contrôles continus ? (Qui ne sont continus que par le nom puisqu’on a qu’une seule fois dans le semestre…) Même si on devra de toute façon rebrancher les cerveaux pour les partiels à venir ? – après les fêtes bien sûr, ainsi on a tout à loisir de se reposer… euh de réviser, que suis-je bête ! Remercions tous ensemble notre fac et l’IUFM qui s’associent pour notre bien à tous, à la façon d’un Papa Noël qui passerait en retard certes mais qui ne t’oublie pas !


 


Bref, oui, il semblerait qu’envers et contre tout, je doive écrire. C’est d’ailleurs ce que je suis en train de faire – mais ici, cela n’a rien d’une contrainte, c’est même tout le contraire.


 


Article rédigé par Erin Ailene





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