Bon, les soldes, on s’y prépare comme pour monter à l’assaut. Plusieurs jours avant, faire une tournée discrète. Le jour même, prévoir des fringues fastoches à enlever, des godasses confortables et un grand, grand sac.
Acheter avec frénésie. Avec frénésie, mais aussi avec un cerveau. Parce que non, non, non et non, il y a des trucs que je n’achèterai jamais même en soldes :
Ce pull bleu électrique qui pique les yeux et dont on nous a dit dans les magazines que c’était hyper la mode cet hiver et dont on sait pertinemment que ce sera hyper has been dans un mois et demi.
Ce pantalon en 36 dans lequel on sait qu’on ne pourra pas rentrer avant d’avoir perdu au moins 7 kilos… Hésiter, parce qu’on peut se dire que ça nous motiverait sûrement. Et puis d’un coup, faire un scan mental de notre garde-robe et se souvenir que des pantalons en 36 super motivants, on en a au moins 3. Cette année sera donc définitivement sans motivation aucune.
Cette jupe aux motifs bohèmes dont on adorerait avoir le même imprimé pour faire des rideaux qui embelliraient d’un coup notre salon.
Cette chemise qu’on adore, qu’on adore, qu’on adore et qu’on avait repérée, mais qu’y n’est plus disponible qu’en taille 46. Essayer de l’imaginer avec une ceinture, essayer de l’imaginer avec nous enceinte, essayer de l’imaginer au-dessus de notre pull… être forte et réussir à reposer la chemise 3 tailles au-dessus la nôtre.
Ce gilet violet en laine super poilue qui a l’air tellement douce qu’on ne peut pas s’empêcher d’y glisser la main, de le passer dans notre cou. Et pétard ! Mais ça gratte ce machin !
La sublime robe de soirée qui serait idéale pour un mariage. Sauf que nous n’avons aucun mariage prévu pour les 6 prochains mois. Tous nos potes sont casés, mariés ou divorcés avec aucune envie de remettre ça. On verrait bien Gérald et Simon se passer la bague au doigt… mais le temps que le décret passe, la robe va prendre la poussière dans notre armoire. Prendre une sage décision : attendre patiemment les soldes d’été, il y aura d’autres robes… et peut-être de nouveaux mariages ?
Et puis, on résistera aux chaussures en 37 alors qu’on fait du 38.
On fuira tout ce dont il reste une pile supérieure à 10 articles (suspect).
Et les soldes ne se réduisent pas aux fringues. Tout se solde.
Alors non, on n’achètera pas de touillette à vinaigrette électronique, même à moins 70%, parce que, en réalité, on ne peut pas blairer la salade.
Ne surtout pas s’apitoyer sur le joli toutou chou-mignon, tout petit parce que c’est un chiot (déjà, s’il est soldé, c’est qu’il est pourri)… alors que dans 6 mois, il fera 30 kilos et bouffera plus de viande que notre chéri (voire même, il gobera un des marmots).
Non, nous n’avons pas besoin d’une nouvelle télé, la précédente, achetée aux soldes d’été fonctionne encore très bien.
Non, non, non et non il est fort peu probable qu’on se mette d’un coup d’un seul à la planche à voile (on habite en ville et on part en vacances à la montagne).
Et on oubliera aussi les soldes sur :
La jaguar rouge (trop difficile à garer)
Le gros, gros solitaire en diamant (il vaut mieux se le faire offrir)
Les talons vertigineux à semelles rouges (on est sportive, on ne met que des baskets)
Cette croûte signée d’un certain Van Gogh (ça jugerait terriblement avec nos rideaux bohèmes. Les tournesols et les roses, ça ne va pas ensemble)
La super cape en poil de yack toute rebrodée de sequins et signée par un très grand créateur (même à moins 50%, ce n’est pas dans nos moyens… décréter que les créateurs, c’est très surfait, en fait)
On oublie aussi les crevettes en soldes… pas une bonne idée… du tout ! (à moins de se dire qu’une bonne intoxication alimentaire nous aiderait à rentrer dans les pantalons motivants en taille 36 ?)
Allez, les soldes ce n’est pas encore fini. Avec un peu de chance, il restera encore une chemise trop belle en 38/40, planquée au milieu des 46.
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