La fureur des soldes BEAUTÉ

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Bruce Lee sera notre gourou…


 


Les soldes, c’est une véritable épopée. Pour moi c’est l’occasion d’acquérir des choses que j’adore mais dans lesquelles je ne peux pas investir un bras, notamment en terme de maquillage. Voici ma galère du premier mercredi des soldes à Sephora, après m’être remise de ce dur choc émotionnel.


 


Déjà pour rentrer c’est la galère totale, heureusement j’étais armée de compensées, de clous et de mon vieux manteau pelé et bouloché (comme ça, je peux ramper par terre pour sauver ma peau s’il le faut), donc j’arrivais à me faire une petite place. Déjà les produits soldés sont SUPER MAL mis en avant, dans des petites boîtes ridicules, ils débordent de partout et finissent inévitablement sur le sol, agonisants.


 


Les dindes assoiffées d’achat se ruent sur tous les produits, ignorant les testeurs mis à disposition pour éviter d’ouvrir les boîtes, elles les éventrent cruellement, en écrasant la moitié sur leurs mains boursouflées de chaleur et d’avidité. Petit coup de coude dans les côtes, écrasement de pied, technique du « je me mets à gauche pour regarder à droite comme ça je t’empêche de regarder les produits intéressants », tout est bon pour en obtenir un maximum. Ou plutôt, en obtenir plus que la voisine. Car tout est question de rivalité, ce sera à celle qui prendra le plus beau produit (ou mieux encore, prendre le dernier sous ton nez d’un air triomphal). Dans toute cette animosité malsaine, j’ai pris tous les produits qui m’intéressaient, les ai fourrés dans mon panier et hop, dans un coin tranquille je les regarde un par un, en vérifiant avec leur testeur s’ils me conviennent ou non. Et comme ça, je suis plus au calme, je peux mieux raisonner (ai-je VRAIMENT besoin d’un 36ème vernis à ongles rouge ?).


 


Evidemment, sur les 20 produits sélectionnés, je n’en prends que deux (parfois mon courage est admirable), et je me souviens subitement qu’il faut que je repose les produits non sélectionnés en rayon (oui, car j’ai pitié de ces pauvres vendeuses déjà en sueur et épuisées à 11h du matin dans la foule délirante). Stupeur et tremblements. Je vois au loin les furies qui balancent les fards par terre, les autres qui éventrent les boîtes. J’ai peur. Mais n’écoutant que mon courage (et ma compassion), je me jette sur un étalage, remets les produits en place en manquant au passage de me faire éviscérée par les hyènes avides de rouge à lèvres et de poudre bronzante, se ruant impudemment sur les produits que je viens de poser.


 


Je fuis, haletante, le chignon de travers et l’âme bouleversée par ces rapaces avides de consommation. Je regarde mes deux rouges à lèvres, me sentant coupable et complice de ce consumérisme inutile. Pendant que je réfléchis à la question existentielle « j’achète donc je suis », la queue avance très vite, et avant de savoir si oui ou non j’aime être un mouton de Panurge, me voilà dégainant ma carte bleue, un sourire à moitié gêné et à moitié ravi.


 


Je cours vers la sortie, regardant avec consternation le stand où je me tenais deux minutes auparavant, en ruine, les produits mélangés, les vendeuses dépassées, et OUF, me voilà dehors.


 



Un sentiment de culpabilité m’envahit, mais la satisfaction pernicieuse d’avoir pu obtenir de beaux produits avant les autres reprend le dessus.



 


C’est fou comme on se laisse avoir par les réductions, par cette fièvre acheteuse qui se répand comme une gastro gluante, on succombe si facilement…



 


Et le pire dans cette histoire ? J’ai déjà envie d’y retourner.


 


Article rédigé par Mathoushi.



 
 


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