Cela vous est-il déjà arrivé ? Vous lisez un article sur un blog. Vous hurlez de rire, vous avez la larme à l’œil ou vous tremblez d’indignation. Vous prenez votre élan sur votre clavier pour expliquer à l’auteur de l’article en quoi sa prose a changé votre vie (ou vous a rendu folle de rage). Et là, alors que vous venez de passer 10 minutes à rédiger votre commentaire, dans un style parfait, sans fautes d’orthographe ni langage SMS… apparaît sur votre écran LE message qui rend fou : « veuillez entrer les caractères suivants pour prouver que vous n’êtes pas un robot ».
Quand je me cogne, j’ai mal. Parfois, quand je tranche des légumes, je m’entaille le doigt et ça saigne (je suis très maladroite avec un couteau). J’ai même été hospitalisée en urgence, petite, car je m’étais enfoncé un compas dans la main. Oui, la pointe entière. J’ai eu très mal. Tout ça pour vous dire qu’a priori, je pense ne pas être un robot.
Hélas, le World Wide Web n’a pas l’air d’en être convaincu. Parce qu’en général, lorsque je dois prouver mon état de non-robot sur un blog, j’échoue lamentablement. Pas une fois, pas deux fois. Non, je me plante 4 ou 5 fois de suite, au minimum.
Je vois XLkrLJ 25. Je tape. Raté, c’était pas ça. Je plisse les yeux, je me rapproche de mon écran pour une deuxième tentative. Je vois Rghii48. Je tape. Encore raté. J’hésite à activer l’option vocale pour les malvoyants, mais j’ai peur de tomber sur un test encore plus balèze… En général, à la quatrième ou cinquième tentative, je laisse tomber. Je frémis à l’idée de tous ces commentaires brillants, drôles, enjoués ou rageurs qui se sont perdus dans le cyber espace à cause de ces dispositifs anti-robot délirants qu’on ne peut pas désactiver.
Et le pompon ultime a été atteint lorsque, la semaine dernière, je suis allée à reculons remplir un formulaire sur le site de l’URSSAF. Car hélas, en tant que « travailleur indépendant non salariée », j’ai l’immense joie de devoir remplir régulièrement des formulaires incompréhensibles sur des sites administratifs divers et variés.
Et là… après avoir rempli un énième formulaire truffé de questions mystérieuses, les neurones en fusion, le cerveau proche de l’ébullition et les nerfs en pelote (que voulez-vous, ces histoires d’impôts et de charges, ça me stresse)… et là, disais-je, lorsque je clique sur « Envoyer », devinez ce que je vois apparaître à l’écran ? Les espèces de hiéroglyphes flous, ondulants et illisibles que je dois reproduire dans la case prévue à cet effet afin de prouver que non, je ne suis pas un robot.
Franchement ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des robots qui ont envie de s’immatriculer à l’URSSAF pour payer des cotisations à l’Etat français ? Des armées de robots chinois animés d’un sens civique aigu, se pressant aux portes virtuelles du site des impôts pour contribuer à l’effort national en temps de crise, plutôt que de se barrer au pays de la vodka? Il y a un truc qui a dû m’échapper… Enfin, soyez rassurées : à la troisième tentative, j’ai réussi à prouver à l’administration que non, je n’étais pas un robot. Mais je commence sérieusement à me poser la question…
Article rédigé par Les grandes aventures du petit Kaka Proute.
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