J’ai testé pour vous : m’expatrier dans une contrée lointaine, froide et hostile #4 BEAUTÉ

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Episode 4 : Comment travailler à l’étranger quand on est jeune, sans contacts, sans argent, sans expérience… ? Le PVT !


 


Lire les épisodes précédents : épisode 1, épisode 2, épisode 3.


 


Et nous y voilà enfin, ami lecteur, le moment que tu attendais tant, la fin de mes aventures, l’instant présent. Mais avant ça …


 


Les grilles du Jardin du Luxembourg
 





Source Flickr : Les grilles Author besopha


 


Nous étions là, devant ces grilles immenses et closes, dissimulant les ténèbres d’un parc indiscernable sombre et nu comme l’offre le mois de novembre à la nuit tombée. Il faisait froid mais mon amie et moi avions des milliers de choses à nous dire. Je l’écoutais attentivement me conter ses dernières aventures et ne pouvais m’empêcher de me dire que ces grilles fermées étaient semblables à la fin de ma vie à durée déterminée. Que derrière une lisière évidente de métal luisant se cachaient les ténèbres et l’inconnu, à la nuit tombée. Que ce parc austère, froid et hostile à cet instant, regorgeait de vie et était luxuriant de verdure les beaux jours venus. Mais pour l’heure, j’étais face aux grilles et il faisait nuit. J’ignorais ce que serait ma vie au-delà du mois de décembre.


 


C’est alors que mon amie ouvrit grandes les portes. Elle me parla de son projet d’expatriation avec son compagnon, de la vie qui les attendrait là-bas, de… rapidement je n’écoutais plus, et sa voix était indiscernable parmi le son des cloches et le chant des anges, un phénomène classique, en somme, quand on est pris d’une illumination inattendue.


Le Programme Vacances Travail


 


Le PVT, en quelques mots chiants, permet de travailler et voyager un an dans une contrée plus ou moins lointaine, froide et hostile. En résumé, il s’agit d’un dossier à remplir dont les modalités dépendent du pays choisis parmi les suivants : Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, Singapour, Argentine, Taïwan.


 


Mon amie et son compagnon postulaient pour le Canada… ah, le Canada. Depuis ma tentative avortée pour aller y faire mes études quatre ans plus tôt, Montréal m’avait toujours attirée de façon inexplicable et récurrente (oui, j’y avais envoyé un gros paquet de CV virtuels lors de mes différentes périodes de recherches d’emploi). Oh oui, ce serait là une belle revanche sur le sort, et en ce mois de novembre 2011, en cette vie de CDD à tout point de vue, je savais que pour moi, l’heure de faire enfin de cette ville la mienne était venue.


 


Le dossier


 


Les candidatures étaient déjà ouvertes, depuis quelques jours lorsque mon amie m’en parla en ce lundi soir de novembre. Il n’y avait pas de temps à perdre. C’était la foire d’empoigne. Je réfléchis sérieusement à la question le mardi, constituais les premières pièces le mardi soir (comprendre la procédure, compléter les premiers documents) et je commençais mon dossier le mercredi soir. Je rassemblais les pièces administratives le jeudi, bouclais mon dossier le jeudi soir et le postais le vendredi. J’appris, la semaine suivante, que lundi serait le dernier jour pour poster son dossier et qu’au-delà, les quotas seraient remplis.


 


En novembre 2011 (pour le PVT 2012), toutes les places furent pourvues en seulement 12 jours. Un record. La procédure fut longue à instruire. Je n’ai jamais autant surveillé ma boîte email, guettant au compte-gouttes le moindre mail qui validerait les différentes étapes de l’avancement de mon dossier.


 


Entre temps, décembre arriva, mon CDD prit fin dans une débauche habituelle et je remballais mes valises non sans un léger pincement au cœur car j’ai aimé Paris. J’attendrai une réponse définitive depuis ma province natale quelques mois et selon elle, j’aviserai de mon avenir. Si ça n’était pas le Canada, ce serait autre chose, mais ce serait forcément grandiose car ce projet m’avait donné des ailes.


 


Un message non lu


 


Début février, enfin, elle était là, la lettre d’invitation qui me permettrait d’obtenir mon visa une fois sur le territoire canadien. Plus rien ne me retenait ici. J’allais partir à nouveau. Enfin.


 


Merveilleuse vie à durée déterminée


 


Je préparais mon voyage avec ferreur et enchantement. J’achetais un aller simple à destination de Montréal. Je lus beaucoup sur le sujet pour préparer ma nouvelle aventure, fis quelques to do listes, mais pas de quoi m’y noyer.


 


Ma vie à durée déterminée fut une bénédiction : pas d’appartement à vider, pas de déménagement, pas de meubles à vendre, pas de ligne téléphonique/internet/mobile/EDF… à résilier, pas d’homme dont je devrai me séparer avec regret ou que je devrai convaincre de me suivre, aucun préavis, aucune procédure… j’étais libre. Libre de partir le lendemain ou dans un an (durée de validité de la lettre d’invitation). J’étais seule maître à bord, je n’obéissais qu’à mes règles, je n’avais à penser qu’à moi et c’était bon. C’était facile.


 


Je pris donc quelques semaines pour profiter de la présence de mes amis, de ma famille, pour leur dire au revoir sans précipitation mais non sans la frénésie qui caractérise les dernières fois. C’était bon de voir tout le monde et puis, ça n’était pas la première fois que l’on se séparait longtemps et l’on s’est toujours retrouvés !


 


Je ne me suis pas accablée de les laisser encore une fois derrière. Ils étaient contents pour moi, certains m’enviaient et tous viendraient me voir dès qu’ils le pourraient pendant leurs vacances. Inutile de regarder en arrière quand les perspectives à venir sont belles, n’est-ce pas ? Je décollais au début du mois d’avril.


 





 


J+15


 


Après quelques procédures administratives, quelques découvertes, quelques rencontre, de longues balades au hasard des rues qui se croisent à angle droit, je sais que je vais me plaire ici. On me dit « attends de voir l’été ici, c’est génial ! », mais c’est déjà génial… l’été doit être grandiose ! On me dit aussi « attends de voir l’hiver ici ! », mais ça, j’avais déjà hâte avant même d’arriver.


 


Pour les amis globe trotteurs en devenir qui ne connaissent pas encore le PVT : www.pvtistes.net On y trouve toutes les infos pour commencer et tous les liens pour aller plus loin et s’inscrire !


 


Lire les épisodes précédents : épisode 1épisode 2épisode 3.


 


Article rédigé par The Scientist.



 
 


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