Tous les matins, c’est la même chose. Je la regarde, elle me regarde, je la regarde. Je pars me cacher dans la salle de bain en essayant d’oublier qu’elle est là. Mais je me résigne : “Bon, allez, je ne vais pas me voiler la face plus longtemps…”. Et je lui monte dessus.
Je parle de ma balance – Hey, what did you expect? (Uma, si tu nous regardes… Tiens, j’en profite pour te dire que je t’adore mais que tu es beaucoup trop maquillée dans cette pub Schweppes). Ma balance, elle est à la pointe de la technologie : non seulement, elle me donne mon poids en kilos (ma masse, en réalité, je n’ai jamais compris pourquoi on disait “poids” alors qu’au lycée, on a bien vu, en physique, que P=m.g, g étant l’accélération de… pardon, je m’égare, là. Non, je n’essaie pas de changer de sujet !) mais en plus, elle m’indique mon pourcentage de masse grasse. Oui parce que figurez-vous que vous pouvez peser lourd mais être tout en muscles. Ou l’inverse. Surtout l’inverse…
Bref, elle est trop cool. Enfin… cool. Entendons-nous bien. Pas assez cool pour me mentir. C’est pour ça que, chaque matin, c’est la guerre entre ma conscience et mon ego. Voilà ce que ça donne, dans ma tête, à ce moment-là (spéciale dédicace à mes lecteurs chéris qui ont remarqué qu’on était plusieurs, dans ma tête – mais c’est parce que vous êtes toujours avec moi, en fait :
- Allez, regarde-là dans les chiffres, ça va te réveiller un peu, et peut-être qu’à midi, tu éviteras de prendre un dessert et un supplément de sauce (sur les pâtes hein, pas sur le dessert) et que ce soir, tu boiras de l’eau (hum… un peu naïve, ma conscience, non ?)
- Mais non, enfin, tout va bien, rassure-toi : tu es par-faite comme ça. Tu ressembles à Kate Winslet, en brune. Si, si, je t’assure. Alors non, en revanche, remets ce haut moulant à sa place et choisis la tunique XXL d’à côté – c’est parce que c’est à la mode hein, pas parce que… mais non. Je t’assure, j’ai dit !
Selon les jours, ça se solde toujours soit par un “pfff… c’est une catastrophe, là. Faut que je me calme” (j’ai pris 500g !! Je sais, dit comme ça, ça fait carrément fille – chiante, autrement dit – sauf que, les 500g, tu les ajoutes aux 600 de la veille et aux 300 de l’avant-veille et ainsi de suite, tu te rends rapidement compte que “waow, ça passe vite, 10 kgs ! Comme le temps. Ouais.”) soit par un “bon… ça va.” (j’ai 200g de moins que la veille, ma courbe n’augmente plus – ni mes courbes – je peux respirer, mais pas trop fort pour pouvoir laisser ma ceinture au même trou. Essentiel aussi, le trou de la ceinture, comme repère).
Bon, je vous arrête tout de suite, en réalité, je ne suis pas obsédée par mon poids et je trouve aberrant que certaines fassent des trucs complètement inconscients comme de manger uniquement de la viande, du poisson et du fromage blanc 0% pendant des semaines parce que “ça marche”. Oui, évidemment, que ça marche, mais ton teint pâle et ton malaise quotidien dans le métro, ça marche pas mal aussi ! C’est simple, je suis anti-régimes. Cependant, en épicurienne qui se respecte, je suis une adepte du “faire attention quand même”, tant que ça ne me prive pas des plaisirs procurés par, au hasard, une crêpe à la pâte de speculoos, 4 carrés de chocolat au lait (arrêtez un peu avec votre unique carré : le chocolat, ça se mange en barre. Pas en carré. Non mais sérieusement !) ou un verre (non, deux – pareil que pour le chocolat, c’est quoi “un verre” ?!) de bon vin.
Et quand je suis dans mes vraies périodes “je fais attention”, celui que j’aime le plus, c’est mon mètre ruban, parce que les centimètres, ça part souvent mieux que les kilos et qu’on peut constater les résultats de ses efforts aux endroits qu’on sélectionne (Hey ! J’ai perdu 1 cm de tour de…tête. Ah oui, j’ai fait un lissage brésilien). Je l’aime tellement que je lui dédierais bien un poème, du genre “mètre ruban, sur un meuble perché, me donnait du coeur à l’ouvrage”… (Ah, on me dit que c’est du plagiat. Pardon, Jean).
Bref, de toute manière, cette année, l’été n’a pas l’air de se presser. Alors mon kilo sur les hanches, là (ouais, j’en ai qu’un, une réflexion à faire ?), je le garde. Je l’aime, d’ailleurs. Avec ma balance, c’est plus compliqué, alors c’est décidé : je m’en ferai une amie plus tard. Pour l’instant, je vais juste continuer à l’éviter 6 jours sur 7. Parce que 1 jour sur 7, il n’y a rien à faire, j’ai des comptes à lui rendre… C’est qu’elle serait capable de me le faire payer, sinon !
Article rédigé par Suzie Lou
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