Comme vous le savez sans doute, je me bats souvent contre les préjugés, surtout en matière d’éducation ou de jeux et jouets. Je me prédestine à un métier de ludothécaire, alors bien sûr, je suis déjà un peu sensibilisée à ce phénomène.
D’ailleurs, j’avais regardé la vidéo réalisée par l’ALIF (association des ludothèques d’ile de France), Jeux de Genre. La réflexion menée est le prélude à un débat et un blog est à la disposition des ludothécaires mais peut être lu par tous. Certes, il date un peu, mais il me semble important de le mentionner afin que tous et toutes puissent mieux s’armer sur ce sujet.
Et j’aime vous parler de Raphaël qui joue à la dînette, parce que c’est sain. Oui mesdames, oui messieurs, c’est sain pour un garçon de faire semblant de faire la cuisine ou de passer le balai. De toute façon, il sera bien dressé par sa future femme plus tard, autant qu’il s’entraîne vite ! (oui je fais un peu d’humour, ne m’en voulez pas !)
Tout comme une petite fille a le droit de jouer avec des voitures ou encore de bricoler (d’ailleurs, à l’heure actuelle, bon nombre de femmes bricolent à la maison, et les grands chefs cuisiniers sont en majorité des hommes !).
Alors oublions les clichés, il faut venir à bout de ces croyances selon lesquelles si un petit garçon joue à la poupée ou à « la marchande » (en l’occurrence au marchand), il deviendra gay. Cela n’a rien à voir, et n’en déplaise à certains de mes collègues de travail, mon fils choisira son orientation sexuelle sans faire de rapport avec ses jouets mais en fonction de bien d’autres facteurs !
Car ces idées reçues, qui ont la vie dure, sont très largement reprises par les magasins, qui en cette période de noël inondent les rayons de jouets. Roses pour les filles, bleus ou verts pour les garçons, généralement. Les petits poneys aux cheveux longs pour les unes, les grosses voitures pour les autres. Et tout ça dans des rayons bien formatés, bien rangés : dînettes, marchandes, fer à repasser et aspirateur ensemble à côté de la poussette.
Evidement, tout cela est également étalé sur le papier glacé des catalogues qui, eux, inondent nos boîtes aux lettres. Pages de jouets premier âge, puis garçons, puis filles, puis « mixtes » (non sérieux, il y a des jouets qui sont accessibles à tous sans a priori ?)
J’ai eu la joie de lire sur le blog de « jesuispapa.com » un article qui parle également de cela, et, surtout, d’un catalogue qui, lui, a osé montrer un garçon jouer à la dinette. Ouf, je suis rassurée, mon fils ne sera peut-être pas le seul, cette année, à jouer aux apprentis cuistots.
Reste encore à faire avaler la pilule aux marques qui, elles, se délectent de cette sectorisation, qui s’en servent à outrance à des fins purement marketing et qui, d’une manière générale, appuient sur ce levier pour augmenter leurs ventes.
J’avais d’ailleurs bien galéré en faisant la wish list de l’anniversaire de Raphaël pour trouver des cuisinières et fours ou ustensiles de cuisine qui ne fassent pas « fille ». Mais j’avais réussi tout de même, comme quoi tout n’est pas perdu, il faut garder espoir !
Alors, mamans et papas, je vous laisse méditer sur cette lueur d’espoir que j’ai : faites en sorte d’offrir à vos enfants des jouets dont les couleurs sont neutres, si vous arrivez à en trouver des pas trop chers (car oui, tout se paye), afin qu’on ne puisse bientôt plus parler de jeux de genre, de jeux ou jouets réservés aux filles et d’autres pour les garçons.
Jouer doit être un plaisir, un loisir, une source de satisfaction, et si votre petit homme a envie d’imiter maman ou papa qui fait la cuisine ou passe le balai, par pitié, laissez-le, c’est tout son apprentissage actuel qui le construit dans sa vie future d’adulte ! Si vous avez des préjugés, il en aura aussi…
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