J’ai regardé les maternelles BEAUTÉ

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Le hasard du calendrier a fait que j’ai publié un article sur la culpabilité que je ressens en ce moment (si tu ne l’as pas lu il n’est jamais trop tard pour bien faire, il est ici) la veille d’une émission des Maternelles sur France 5 dont le thème était Prématurés : Comment grandissent-ils ? Avec comme invité le pédopsychiatre Luis Alvarez.


 



Comme beaucoup de mamans j’aime beaucoup cette émission que je regarde régulièrement mais ce thème m’a particulièrement intéressée. Si tu suis un peu mes tribulations, tu sais que ma Chouquette est arrivée un peu en avance. Au lieu de rester au chaud quarante et une semaines comme prévu, ma Louloute a décidé de pointer le bout de son joli petit nez après trente cinq semaines et un jour, donc avec six semaines d’avance.


 


Par chance, elle allait bien, pas de couveuse, un ictère modéré, un poids plus que correct (en même temps, comme je suis restée couchée plus de deux mois, tout ce que je mangeais devait lui profiter directement). Un bébé en avance mais en bonne santé, super ! Oui mais…



 


Les mois qui ont précédés cette naissance ont été composés d’une menace d’accouchement prématuré à vingt-six semaines, d’une semaine d’hospitalisation, d’un retour à la maison autorisé uniquement parce qu’on habite en face de l’hôpital, d’une interdiction de mettre un pied à terre sauf pour la toilette, de cachets à prendre à heure fixe deux fois par jour et de la crainte quasi permanente de voir arriver bien trop tôt un petit être trop fragile.
 
main-de-bebe


 


Lors de son intervention dans l’émission, le Docteur Alvarez a fait référence à la culpabilité des parents de prématurés et a souligné que souvent, l’accompagnement des parents de prématurés moyens était un peu oublié. MERCI !



 


C’est la première fois que j’entends un professionnel de santé formuler ce que j’ai ressenti à la naissance de ma Chouquette. Oui, on a eu la chance qu’elle ne naisse pas grande ou très grande prématurée mais pour nous, jeunes parents, elle restait une prématurée.


 


Alors, on est restés une semaine à la maternité, au début j’allais la faire peser chaque semaine pour vérifier son poids mais rien ne nous a été indiqué quant à une éventuelle incidence de cette avance sur son développement, fallait-il compter en âge corrigé ? Si oui, pendant combien de temps ? Ce suivi de poids est-il valable pour tous les bébés ou juste pour les « petits » bébés comme elle ?


 


A notre retour à la maison, j’ai eu quelques jours de baby blues, j’ai pleuré en voyant la plaquette des médicaments pris religieusement pendant des semaines, pleuré en retournant dans mes toilettes où j’avais perdu les eaux bien trop tôt… (rétrospectivement, pleurer à la vue de ses toilettes, je suis bien consciente que c’est un peu ridicule). Je te laisse imaginer le tableau.


 


Mais, malgré la joie d’avoir ma crevette avec moi, jusqu’à la date à laquelle mon accouchement était initialement prévu, j’ai été très triste. Triste de voir ce petit bébé qui gardait les yeux constamment fermé, qu’il fallait réveiller toutes les trois heures pour manger, et de me dire que normalement il devrait encore être au chaud, à l’abri dans mon ventre. Triste de ne pas avoir été capable de le garder plus longtemps pour lui offrir un meilleur départ.



 


Pour la Chouquette, la pédiatre qui a assisté à mon accouchement m’a répété plusieurs fois de ne pas m’en vouloir, que ça pouvait arriver. Merci à elle.


 


En revanche, à ma première visite de suivi avec lui, le gynécologue que j’ai rencontré pour Numérobis et à qui j’ai parlé de mes antécédents m’a dit « vous avez dû drôlement culpabiliser ! ». Oui, effectivement, merci de me le rappeler, d’autant que c’est pas comme si à l’heure actuelle j’étais enceinte de sept mois et flippée au point de ne pas sortir de chez moi à l’idée d’avoir encore un « petit » bébé.


 



Je suis aujourd’hui dans la trente-cinquième semaine, Numérobis est donc resté au chaud plus longtemps que la Chouquette. Pour moi, une partie du contrat est remplie. Prochaine étape ? Atteindre les trente-six semaines parce que là, même s’il est encore considéré comme prématuré, le bébé a de très grandes chances d’aller bien. Pour mon gynéco, mon « contrat de mère » est de l’emmener au moins à trente-sept semaines, je vais essayer.


 


Mais depuis ce fameux 35+1, je suis beaucoup plus zen parce que je vois s’éloigner couveuse, transfert dans une maternité de niveau 2 ou 3, tuyaux et capteurs en tout genres.


 



Tout ça pour dire que ça m’a fait du bien de voir formulé par un professionnel quelque chose que j’ai ressenti à la naissance de ma petite Crevette qui n’était ni une grande préma (et j’en suis heureuse) ni un bébé à terme (comme le sera Numérobis, je croise les doigts).


 


Article rédigé par Running et Talons Hauts.



 
 


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