Oui, avoir des enfants procure un bonheur et une fierté indicibles… mais pas seulement… On est forcément tiraillé entre ses grands principes et la réalité, entre un dévouement sans limites et une envie irrépressible de penser à soi. Parce qu’ils grignotent tellement de notre terrain qu’on a parfois du mal à savoir où on en est, être parent rime avec énorme travail de renoncement, marathon de mauvaise foi et maltraitance quotidienne de son amour-propre… Voici donc quelques exemples dont je ne suis pas fière, mais j’avoue qu’il m’arrive ou m’est arrivé de :
- dévorer la moitié de la plaque de chocolat lait-amandes caramélisées-avec une pointe de sel en douce dans l’arrière-cuisine et leur interdire une Danette en dessert parce que “vous en avez déjà mangé hier et vous prendrez une tartine de Nutella au petit-déjeuner après-demain matin, alors là ça va le chocolat ! Ce soir, c’est fruits ! Sinon, vous allez devenir des hippopotames !”
- décrêter à 19h30 qu’il est beaauuuuuucoup trop tard pour lire une histoire et qu’il faut vite vite vite aller se coucher parce qu’il y a école demain (réplique fréquente du mercredi soir, va savoir pourquoi ?) / lire un conte en une seule phrase, sans intonation, sans pause et en 1 minute 45 parce que Gregory House ne va pas m’attendre pour commencer à délirer.
- menacer de mort mon pédiatre au téléphone pour qu’il accepte de nous donner un rendez-vous en urgence dans la journée, parce que N°3 plafonne à 40°C depuis trois jours en crachant ses poumons, et voir cette chipie faire des pirouettes en gazouillant dans le bureau dudit pédiatre, à peine agacé d’avoir en face de lui, une fois de plus, une mère hystérique…
- éponger le sol avec mon pashmina, après le deuxième accident de N°2 en 30 minutes sur le parquet tout neuf de nos amis… d’accord, elle avait demandé un certain nombre de fois où se trouvaient les toilettes mais j’étais réellement très concentrée sur notre débat du moment : KitchenAid ou Thermomix?
- faire fi de tous mes principes alimentaires : prémâcher des bouts de pain, viande, fruits avant de les régurgiter, telle la chouette hulotte nourrissant sa progéniture / terminer en ravalant, en même temps que ma répugnance, des bouts de pain, viande, fruits prémachés ; couper les pêches en morceau dans un bol, écraser les bananes, peler les fraises, épépiner les raisins et les kiwis, trier le riz cantonais pour ne garder que les petits pois…
- perdre subitement et conjointement l’odorat, l’ouïe et la vue, en constatant que les sens de l’Homme ne sont décidément pas très affutés non plus puisqu’il n’a pas l’air d’être dérangé par cette couche sur pattes extrêmement odorante qui se balade autour de lui et lui grimpe sur les genoux… attendre, attendre, attendre encore, jusqu’à que ce soit les aînées elles-mêmes (5 et 7 ans) qui prennent en main l’opération fesses propres…
- récupérer dans le bain des OFPI (Objets Flottants Parfaitement Identifiés) et n’avoir d’autre choix que de les attraper à mains nues avant de courir les jeter dans les toilettes en ne croyant pas que j’étais vraiment en train de le faire.
Et vous, qu’avez-vous fait de pire ? Allez, il est temps de tout déballer !
Article rédigé par Ma vraie vie de MAF.
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