Ces livres que les enfants adorent BEAUTÉ

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Il existe des livres qui marquent nos esprits plus que d’autres, qui laissent des souvenirs ou changent notre vision des choses. Ceux qu’on aurait pu relire ou entendre des dizaines de fois sans nous lasser. Nos chères têtes blondes/brunes/rousses ont également leurs petites préférences littéraires.


 



Certains s’attachent à des personnages qu’ils verront revenir d’histoires en histoires et les accompagneront dans l’apprentissage de la vie (aller sur le pot, ranger sa chambre, aller à l’école…).


 


On ne saurait expliquer ce qui fait l’attachement d’un enfant pour un livre en particulier. Par exemple, le mien. Charmante petite crapule de 16 mois ½ (oui car les ½ ça compte, tout le monde le sait), il dévore les livres, littéralement. Je ne peux plus le laisser avec un bouquin dans les mains sans surveillance au risque de voir le pauvre ouvrage outragé par la passion dévorante de mon loulou. Ses préférences du moment ? Je les qualifierais de livres « à voix ».


 


Le premier, Sous la couette (Jean Maubille), donnerait envie de se coucher mais il n’en est rien. Il s’agit d’une histoire de loup. Une petite fille découvre peu à peu ce qui se cache sous la couette patchwork. A chaque exclamation (« Que tu as de grandes oreilles ! ») lui répond une grosse voix. Ce sont ces moments-là qu’il préfère, quand je fais la grosse voix sous la couette. Oui, car les enfants aiment les voix, les grosses ou les petites et aiguës.


 


Le second livre est « à voix et à bruitage ». Il s’intitule BZZ ! BZZ ! (toujours Jean Maubille). Une charmante histoire de mouches qui embêtent de pauvres vaches sans défense… ou presque car l’une d’elles va trouver la subtile et délicate parade au vol d’insectes (je vous laisse deviner laquelle). L’intérêt réside dans le bruitage des mouches, qui change à chaque groupe de diptères (pour ne pas redire mouche et puis, c’est un article un peu culturel alors enrichissons notre vocabulaire !) et auquel répondent les ruminants dérangés qu’ils n’aiment pas ça avec une voix différente pour chaque vache. Ça a l’air bête comme ça, mais il adore les bruits de mouches qui volent !


 



Je travaille dans une médiathèque et parfois, j’anime les heures du conte. Ma tranche d’âge préférée : les 3/6 ans. Ils sont réceptifs, participatifs (parfois un peu trop peut-être) et rigolent facilement. Une fois, j’ai décidé d’organiser une séance spéciale. Une séance « interdite aux parents ». A vrai dire, ces derniers étaient tout de même les bienvenus mais c’était à leurs risques et périls car la séance était adaptée à leur chérubin et allait sûrement laisser des traces qui ne leur seraient peut-être pas agréables.


 



Au programme de cette divertissante séance : des mots rigolos, des histoires amusantes, des expressions originales et tout cela pour le plus grand plaisir des petits et le désarroi des parents présents. J’ouvre les festivités avec Caca boudin, une petite expression que les parents risquent d’entendre un certain nombre de fois dans les heures à venir. Je poursuis avec Prouts de mammouth, suivi de La mouche qui pète. Les enfants exultent, se gaussent voire carrément, se bidonnent. Rendez-vous compte, sans retenue, sans fausse pudeur, je leur sers du prout et du caca boudin à tour de bras. Après une charmante petite histoire de culotte (celle d’un loup), j’entame une lecture plus soft où je révèle que les papas peuvent parfois être de grands enfants. Sans transition, je récupère l’attention des plus jeunes oreilles avec l’incroyable histoire d’un cochon, d’une brebis et d’une… crotte de nez. Les enfants rient, s’esclaffent, disent « beurk » quand je mime le cochon qui enfonce sans élégance son doigt dans son nez à la recherche de son ragoûtant contenu. Ma collègue a réussi à me prendre en photo à ce moment très précis où une partie de mon anatomie disparaît dans une autre. J’assume totalement ! Je me donne à fond pour cette séance, je fais des voix, donne de ma personne en exécutant des gestes malpolis, mime, joue la comédie, hurle. Les enfants sont en extase d’en entendre tout cela en si peu de temps, les adultes sont en effroi de ce qui peut arriver encore. Je les rassure. Après avoir évoqué tant de choses quelque peu incorrectes, je vais calmer le jeu et parler de choses sérieuses : les gros mots ! Visages inquiets et regards angoissés des parents qui craignent de m’entendre enrichir vertement le vocabulaire de leurs chers enfants de quelques gros mots. Et quels gros mots mes aïeux : fesses d’œuf, crotte de nouille, kakatoès gaga ou encore bouillie de fromage qui pue. Je parfais leur éducation d’enfants turbulents ou en devenir avec le livre Mes bêtises préférées et les achève à coup de bruitage d’excréments divers et variés avec l’histoire De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête.


 



J’ai fini. Je suis épuisée mais pour autant que je me suis donnée, je n’ai pas vraiment perdu ! Les enfants sont ravis et les parents, assez souriants quand même. Il y a même une mère qui, quelques instants plus tard, servant un verre d’eau à sa fille à la fontaine, s’est exclamée lorsque cette dernière émit quelques « bloups » : « Tu as vu ma chérie, la fontaine aussi elle fait des prouts ! »


 



Mission accomplie, enfants conquis par la lecture !


 
 


Article rédigé par Tytania.


 


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