Basic Instinct BEAUTÉ

  • 0



levres-basinc-instinct-femme-qui-se-mord-les-levres


 


Chère Carnet rose,


 


Je te remercie de ta visite d’hier, j’étais heureux de voir que tu te portes très bien. J’aime te voir arriver à l’improviste, le regard pétillant de désir, et repartir l’air satisfaite et légèrement coupable. J’aimerais te voir plus souvent, bien que tes visites soient déjà relativement régulières, mais ce n’est pas le propos de cette lettre.


 


Je voulais t’exprimer mon étonnement et ma colère. Je croyais notre relation suffisamment stable et installée pour qu’elle soit affirmée et assumée pleinement aux yeux de tous. Mais voilà, il faut croire que je ne suis pas assez bien pour toi. Cette rancœur, je la garde depuis des mois, et il me faut aujourd’hui parler, pour ne pas qu’elle me ronge. J’ai toujours cette lettre que tu m’as écrite en juin dernier, et je la relis souvent, pour ne pas oublier le mépris auquel tu m’as condamné. Tu me disais devoir t’éloigner, prendre des distances pour le bien de ton enfant à venir, pour ne pas que je l’intoxique. Si, tu l’as dit, j’ai su lire entre les lignes. Je ne suis pas stupide, je sais que beaucoup de mes régulières n’assument pas pleinement leur besoin de venir à moi, s’en cachent même. Je suis peu fréquentable, mais cela me rend encore plus séduisant, aussi j’attire des filles avides pour qui ce quart d’heure de plaisir est une expérience de plus en terme de mépris de leur corps pourtant repu. Mais toi… Je pensais que tu oserais un jour dévoiler ton attachement à mon égard et le crier au monde entier. J’étais naïf.


 


Cette lettre m’avait laissé triste et sans recours pour tenter de te retenir. Mais je t’ai pardonnée, j’ai tenté de comprendre, ou du moins d’accepter, en souvenir de notre histoire sans accroc. Et puis, tu m’as porté le coup de grâce en me traitant plus mal encore : tu es revenue, penaude et suppliante, tu as pris ce que tu voulais et, une fois satisfaite, tu es repartie honteuse en jurant par tous les saints qu’on ne t’y reprendrait plus. Et depuis, je t’ai revue régulièrement. Oh, certes, pas aussi souvent qu’avant, mais tout de même. Te voilà comme toutes ces traînées qui viennent à moi affamées, pleine d’une faim brutale qui m’effraie parfois, et repartent en se cachant, pour mieux se moquer de moi et me dénigrer publiquement ensuite. Et moi, je ne suis finalement qu’un objet prompt à vous satisfaire, qu’on rejette aussitôt et qu’on n’aime jamais. Seul, malmené par tous, relégué au rang de criminel ou presque. Pourtant, j’ai tant d’amour à donner. Ou plutôt : j’avais tant d’amour…


 


Désormais c’est fini, je vous traiterai toutes comme vous le méritez : je vous remplirai volontiers le ventre, sans jamais m’attarder sur vos âmes putrides. Toi y-compris. Je ne te dis pas adieu, je sais que tes entrailles ne résisteront pas longtemps à mon appel, et c’est ma plus belle vengeance.


 


À bientôt donc,


 


Ton restaurant Mc Donald.


 


Article rédigé par Un Carnet Rose.


 
 


Si vous avez aimé cet article, vous pouvez retrouver Un Carnet Rose directement sur son blog.





No comments:

Post a Comment