Préparatif pour le repas « plein air » au village BEAUTÉ

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L’avantage des petits villages en été, ce sont les fêtes et repas en plein air. L’inconvénient, c’est que la smala se décide toujours à y assister.


 


Dans ce petit coin du Sud-Ouest, un repas en plein air avec l’ensemble des habitants (enfin ceux qui sont encore animés d’esprit campagnard et non de l’esprit « grandes surfaces – cafétéria » du samedi) et les touristes présents (essentiellement nos amis britanniques, mes chers compatriotes) est un moment agréable où il est de bon ton de ne pas être trop à cheval sur la vaisselle, l’absence de coussins ou encore sur la ponctualité (la demi-heure de retard – et même plus – existe bel et bien !).


 


Ça claque la bise à tout le monde, ça arrive à la buvette à partir de dix-neuf heures trente, ça s’incruste dans les conversations privées et ça vous parle sans présentation formelle. Si vous aimez les repas « à la bonne franquette » et autres manifestations « simples et sans chichi » : bienvenue à ces repas en plein air d’été….


 


Evidemment, il faut toujours que la smala se mêle à la foule (en gros, cent vingt à cent quarante personnes) et s’emmêle les pinceaux dans les codes établis. Il faut dire qu’avec les spécimens que nous avons, il y a matière à piquer des crises de nerfs ou des fous-rires magistraux.


 


Première partie de la soirée : relevé de l’état (vestimentaire et spirituelle) des troupes en ce début de soirée :


 


- bibi : comme à mon habitude, je ne suis sortie de la maison qu’à la condition d’être dûment habillée. « A la Lisa, quoi ! » comme a peu agréablement dit Un, qui grommelait déjà sur le numéro tiré pour accéder à la salle de bains (bon dernier !). C’est-à-dire « en noir veuve », dixit Deux ; Avec maquillage Ab Jove principium  (mascara Rimmel brun, crayon Rimmel noir, crème teintée Caudalie, Rouge à lèvres indélébile « Rouge de chez rouge » – dixit  Deux, encore ! – Rouge –Baiser). Ils exagèrent un peu… du noir oui, mais avec quelques touches de couleur (aux pieds, sur les épaules et sur les lèvres !). Sans oublier mon BlackBerry® Bold 9990, mon petit Lumix, et mon étole mais avec des converses Union Jack usés, et un sourire de Joconde.  Un brin snobinarde, un brin vacancière.


 


- Un : jeans, chemise bois de rose, Mocassin, montre. Très « Friday wear » comme il l’a annoncé à la sortie de la salle de bains où il avait passé près de quarante-cinq minutes en chantant faux en duo avec la radio dont la fréquence était réglée sur une petite station locale (avec variété française très années 70 et 80). Evidemment, Deux lui a précisé que nous étions « un samedi, idiot du village » ce qui a déclenché l’ire d’Un qui s’est muré dans un silence de moine et est arrivé à la soirée avec une tête d’enterrement ! Il a donc trimbalé son iPhone avec qui il entretient une relation largement fusionnelle. Inutile de préciser que dans notre petit coin, la couverture du réseau n’est pas propice à un tête-à-tête amoureux entre Un et son jouet.


 


- Deux : jeans, tunique rose fuchsia, tropéziennes, et panama sur la tête. Après un bain olympique, une douche chaude et une réflexion sur le réchauffement de la planète faite par Quatre, fraîchement accueillie, Deux hésitait depuis une heure à l’étage sur la façon d’assortir son vernis à la nappe de table où elle mangerait. Je lui ai expliqué que la nappe serait forcément blanche et en papier, Deux ne voulait rien savoir et a continué à faire des essais de couleurs. Forcément, à ce rythme, Deux est sortie avec une couleur différente sur chaque ongle des pieds et rien sur les mains. En arrivant sur le lieu de la fiesta, Deux a tourné de l’œil quand la bombe locale est arrivée avec la même tunique rose. Deux a suivi Un sur le mode « Je fais la gueule, merdus ! ».


 


- Trois : comment dire ? Trois avait sorti sa plus belle tenue Laura Ingalls (Ashley !) et avait poussé le vice jusqu’à arborer un canotier fleuri ! Quatre et moi en avons avalé notre carré de chocolat de travers (on faisait des réserves en prévision d’un repas qui ne commencerait, comme d’habitude, qu’à vingt-deux heures !). Trois chantonnait des vieilleries campagnardes et guinchait déjà ayant lancé un CD de musette. Quatre m’a regardée avec un regard du type qui a croisé un Alien dans le couloir du grenier ! Trois est arrivée au repas en claquant la bise à tout le monde, y compris ceux qu’elle n’avait jamais croisés ! Elle a même fait des câlins aux chats, chiens et autres animaux présents (pour un peu, elle aurait embrassé le mouton qui était embroché depuis le matin !). Un et Deux ont tenté, en vain, de l’ignorer.


 


- Quatre : un code vestimentaire à la limite du dégoulinement : jeans trop large sur les hanches (voire mi-cuisses), un t-shirt étriqué avec un logo  Greenpeace, son Nano vissé sur les oreilles, son iPhone collé dans la main gauche, et sa PlayStation® dans la droite. Evidemment, il n’avait aucune envie de venir à cette soirée plein air ayant une « activité démente » sur Facebook®… « un chat de ouf ». Un n’a rien compris et a demandé ce que le chat venait faire à la soirée. J’ai ri et j’ai été priée d’arrêter de « rire bêtement des problèmes de langage » de Quatre. Ce dernier avait déjà remis son casque et entonnait un duo avec Daft Punk. Il a parcouru les trois cents mètres en traînant des pieds et en soupirant tout en essayant de réajuster son pantalon (son « estrasse[1] » dixit Deux) tous les dix mètres.


 


A l’arrivée à la soirée, nous formions une belle brochette pour les commentateurs locaux…


 


A suivre, la soirée du siècle avec mouton farci, buvette locale, commentaires campagnards, « animation musicale », Trois danse avec tous les bons gars du coin, Quatre frôle la mort musicale, Un et Deux frôlant, eux, la cirrhose, et Bibi l’hystérie… sans omettre la « gnole » du coin….


 


[1] NDLR : estrasse est, en provençal, un chiffon un peu troué.


 
 (Re)lire le premier épisode : le repas dominical.
 


Article rédigé par ItemLiz Girl.



 
 


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