Martin Eden, la vie romancée de M. Jack London BEAUTÉ

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Croc Blanc, L’Appel de la Forêt, ça vous dit quelque chose ? De son vrai nom John Griffith Chaney, Jack London est un auteur californien qui avait 24 ans en 1900 et dont l’écriture prolifique a alimenté l’imaginaire et la soif d’aventure de plus d’une génération.


 





 


Il vit une vie trépidante faite de vagabondage, de reportages photo à plusieurs endroits du monde (Samoans, Europe, Mexique), de lectures de Hugo et Maupassant, de mariage de raison, de romans socialistes engagés (Le Talon de Fer, ou Le Peuple d’en-bas par exemple), puis vers la fin d’alcool, de maladie et d’une mort sur laquelle plane le spectre du suicide. Bref !


 


Revenons-en à nos moutons : je voudrais vous raconter aujourd’hui la lecture de Martin Eden, que l’on a a posteriori décrit comme son autobiographie romancée (c’est-à-dire une fiction rédigée à la troisième personne et très inspirée par son propre vécu). Ici, point de grands espaces, de loups hurlants ou de forêts envoûtantes.


 


L’histoire est celle d’un matelot du début du XXeme siècle qui se sent terriblement à l’étroit dans sa classe ouvrière. Le jeune homme est tiraillé entre son affection pour ses proches aux vies miséreuses, et ses aspirations intellectuelles perpétuellement brimées.


 


Une brèche s’ouvre quand, ayant volé au secours d’un jeune bourgeois lors d’une bagarre à la sortie d’un bar, il est introduit à la sœur de ce dernier, Ruth. Créature pâle et éthérée, elle est à mille lieues de l’univers de Martin : elle suit des études de lettres, possède une culture impressionnante, et, contre toute attente, n’est pas insensible aux charmes du jeune homme. Leurs fréquentations vont moduler l’intellect de ce dernier, le structurer, et surtout conforter sa secrète conviction de son talent.


 


Son rêve de devenir écrivain se réalisera t-il ? Son obstination viendra-t-elle à bout des préjugés des classes bourgeoises ? Quelles en seront les conséquences pour ses proches et ses amis des premières heures ?


 


Alors, premièrement : si vous cherchez à vivre des expériences humaines par procuration, je ne peux QUE vous conseiller ce livre. On y décrit d’une façon incroyable, à la fois très intense et très juste, les sentiments du narrateur : son sentiment de dégoût-attirance pour ses amis ouvriers, sa fièvre du travail, ses appréhensions et doutes, sa ferveur pour sa dame, la naïveté et les faiblesses de cette oie blanche, d’ailleurs…  Pour notre plus grand bonheur, la sensibilité du héros est à fleur de peau, et c’est captivant.


 


La seconde et heureuse surprise concerne le volet social du bouquin. Les différences de classes et les relations entre les individus sont traitées de manière extrêmement réaliste et inédites :
- appartenir à un milieu et évoluer dans un autre,
- aimer quelqu’un issu d’un arrière plan radicalement distinct,
- recevoir de la reconnaissance de la part de gens socialement plus aisés (qui n’accordaient autrefois aucun crédit à son travail)…


Tout autant de problématiques corsées et toujours actuelles qui donnent un réel plaisir à lire, étant donnée la rareté de ces sujets dans la littérature moderne.


 






Plutôt beau gosse, le Jacquot !


 


Article rédigé par Emmzie



 
 


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