Avant d’être maman, je ne m’étais jamais trop penchée sur la question, mais dans ma tête j’avais l’image de balade au parc avec mon enfant pour lui faire faire quelques tours de manège par une jolie après-midi de printemps.
Mais comme dit la pub : ça, c’était avant ! Dans la vraie vie, cette scène digne d’un film Disney tout rose bonbon peut se produire, bien sûr, mais…
Tout d’abord, tu auras remarqué qu’il y a d’autres saisons que le printemps, et ton enfant, même en hiver quand il fait 2°, nuit à 17h et qu’il pleut, eh bien il veut aller au manège. Toi, je ne sais pas mais moi, tout de suite, je trouve la scène légèrement moins idyllique.
En plus de la météo, ce qui n’est pas toujours raccord avec cette vision du manège enchanté, c’est qu’au lieu de ressembler à l’Ile aux enfants : un lieu gai où les gamins s’amusent ensemble, on a plus souvent la sensation d’assister à une scène d’un reportage du JT sur le début des soldes. Il ne s’agit pas de viser des articles remisés mais les humains miniatures ont tous la même cible : LA Girafe !
Les enfants la guettent et souvent, celui qui obtient la précieuse place y reste pour plusieurs tours, il faut dire qu’il l’a obtenue de haute lutte. J’imagine que le fait d’être « très » grand est agréable pour ceux qui sont à 1,20m du sol.
Mais parfois, et là j’entre dans le vif du sujet, les plus excités à l’idée que leur rejeton montent sur « la plus haute marche » ne sont pas les enfants eux mêmes mais les parents. Oui, parce que l’autre intérêt d’être sur la girafe est d’être le mieux placé pour attraper la queue du Mickey !
Pour ça, certains sont prêts à ignorer un enfant qui serait en train d’essayer de monter les marches de l’animal par ses propres moyens pour y poser directement leur progéniture.
Lorsque la souris se retrouve pendue à sa corde et virevolte au dessus des têtes blondes, tu as vite l’impression non plus d’être au manège un dimanche après-midi dans le bois de Vincennes mais d’être transportée dans la Rome Antique et d’assister aux jeux dans les arènes.
Les petits tentent leur chance et les parents les encouragent dans un brouhaha qui frise parfois l’hystérie, c’est sûr que le précieux sésame offre quand même un tour gratuit, ma bonne dame !
Que le comportement des enfants ne soit pas au top, même si c’est assez désagréable quand c’est ta Chouquette qui se fait griller la priorité, c’est compréhensible, ce sont des enfants. Mais quand ce sont des parents qui en arrivent presque à bousculer une enfant d’à peine 3 ans pour que le leur ait une chance de gagner un tour gratuit, là j’avoue je suis dépassée.
Depuis que je suis maman, j’ai donc intégré une grande leçon : le manège est parfois une vraie jungle remplie de girafe, camion de pompier et autre soucoupe spatiale.
Dans le cas de cette machine à donner la nausée géante (passé un certain âge, monter sur ces engins me semble fortement déconseillé), l’avidité de certains parents à faire passer leur mioche avant les autres peut s’expliquer par un éventuel gain financier mais pour d’autres endroits, la raison de cette course m’échappe totalement…
Les séances de bébés nageurs sont aussi l’occasion d’observer ce comportement étrange. En milieu aquatique, l’objet de toutes les convoitises n’est plus un mammifère de grande hauteur mais un toboggan. Il n’est pas rare en effet d’observer un parent poser son enfant directement en haut du toboggan alors qu’un autre est en train d’entraîner ses petites jambes à grimper les marches. Et là, en fonction du caractère du petit grimpeur, soit il finit son ascension, soit comme ma Louloute, il ne comprend pas, prend un peu peur et redescend.
C’est sûr que ce n’est pas comme si aller à la piscine le samedi matin avec son enfant était supposé être un moment agréable et dépaysant par rapport au tumulte de la vie quotidienne, de la lutte dans les transports, tout ça…
Dans le même style, il y a le petit caïd de la salle d’attente chez le pédiatre, le gamin qui monopolise tous les jouets. A chaque fois qu’un enfant fait mine d’oser s’approcher d’un Petit Poney ou de la boite de Duplo il se jette dessus en disant « non, ça, c’est à moi ! » et le parent présent est trop occupé à téléphoner ou jouer sur son mobile pour dire quoi que ce soit.
Cette situation, bien qu’agaçante, a le mérite de susciter encore un peu plus de fierté lorsque ta Choupipette à toi donne à un petit le jouet vers lequel il tendait sa main toute potelée.
Bref, moi aussi je veux que ma fille attrape la queue du Mickey en haut du toboggan pour gagner une visite gratuite chez le pédiatre, mais je n’irai pas pour cela jusqu’à bousculer un enfant, griller une file d’attente ou la laisser constituer un trésor de guerre avec le coffre à jouets d’une salle d’attente.
Article rédigé par Running et Talons Hauts.
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