Le contrat entre mon boss et moi BEAUTÉ

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Le vénéré, c’est un amour. Tout le monde veut me le piquer, mes collègues le regardent, envieuses ; Ses collègues le trouvent « si intelligent et rigoureux » qu’ils en font un complexe. Bref, le vénéré, c’est le vénéré (bas les pattes !) !


 


Mais quand le vénéré entame sa révolution de rebelle quelques jours par an, voilà ce que je vais finir par lui faire signer comme pacte :


 


Ne jamais, JAMAIS, me contrarier un lundi matin à huit heures : les lundis, il déteste, moi aussi et je n’ai pas encore eu le temps de lire les cent messages du weekend, plus les journaux, plus les commérages et encore moins le mémo du Dircab qui a pondu un texte aussi long que la guerre de Cent Ans sur le sujet passionnant de la semaine passée. Alors quand je dis « Oui, tout roule ». TOUT ROULE … même si dans dix minutes, je dis le contraire. C’est lundi, merdus !


 


Ne jamais me dire devant un tiers « vous nous faites un café, Mademoiselle » : Un café ? Mademoiselle ? Hé, ho, chaton ? Tu ne vas pas bien ? Si on paye un huissier, ce n’est pas pour qu’il lise l’équipe toute la journée (ce qu’il ne fait pas au demeurant !), mais pour survenir à nos besoins et, donc, notamment, faire les cafés. Et depuis quand tu m’appelles « Mademoiselle » ? Déjà, oui, je sais, je ne te tutoie pas d’ordinaire, mais là, si tu m’appelles « Mademoiselle », je vais finir par te demander de m’épouser !


 


Ne jamais râler plus que moi : déjà, Ô Vénéré, râler plus que moi, il faudrait vraiment que vous vous entraînez nettement plus que maintenant. Ensuite, qui passe pour la chieuse de service ? Moi, donc, vous, vous êtes le pauvre Boss qui supporte « la chieuse, mais quel courage ! ». Du coup, vous gagnez la sympathie de tous, le prestige (« Quel bonté d’âme ! ») et la gloire (« Ce type, c’est Dieu, quoi ! »)… Alors, quand je râle, on me supporte, sans broncher et on me SOURIT ! On pense « prestige ».


 


Ne jamais me demander pourquoi je souris bêtement quand le maquettiste débarque dans votre bureau : A chaque fois, j’ai droit à un regard interrogateur et un « quoi ? », comme si je souhaitais l’avertir de quelque chose d’important. Non, rien d’important, Ô Vénéré ! Juste que votre maquettiste est une bombe anatomique ambulante et que je me retiens de baver sur le parapheur que je vous tends pour signature. Alors, on ne me répète pas dix fois « Quoi ? » dès que ledit garçon déboule dans le bureau !


 


Ne jamais imaginer que je puisse oublier quelque chose : Non, je n’ai pas oublié le « chieur » de 1999 et encore moins l’épisode Tarantinesque de 2004. Je fais semblant de ne pas m’en souvenir devant les autres ignorants et les nouveaux arrivants qui n’ont pas à savoir l’historique honteux de notre vie commune. En plus, quand le « zèbre » débarquera encore une fois en disant qu’il a « oublié son cahier », je vous sourirai façon Joconde et, vous, Ô Vénéré, vous comprendrez fort bien qu’il faut éviter de le croiser dans le couloir sous peine d’en prendre pour vingt minutes de jérémiades.


 


Ne jamais, non plus, imaginer que je puisse vous adorer discrètement : Mon admiration est légèrement audible, pour bien marquer mon territoire… Alors, « Bas les pattes ! », « il est à moi ! », « la première qui l’invite pour un café, je l’enferme au sous-sol », « chaton est tout chiffon, ce matin », « Oh, là, chaton est grognon, personne ne le dérange », « non, il n’est pas disponible, merdus ! »… sont des phrases que j’emploie largement pour délimiter les contours de notre « intimité professionnelle ». J’ajouterai que mon surnom favori fait partie des classiques et que même à la maison, tout le monde sait que « chaton » (qui n’est pas le vrai, of course !), c’est « chaton », point barre. Fin de discussion. C’est le vénéré !


 


Ne jamais oublier de me faire un sourire le matin : sinon, je me tourmente pendant des minutes (heures) sur le fait que vous ne m’aimiez plus autant qu’hier soir. Du coup, mes collègues s’affolent (« Hein, elle et lui, c’est fini ? Impossible, c’est notre couple mythique ! ») et préparent en secret leurs CV pour vous alpaguer aux détours d’un couloir. Vous, préoccupé, ne voyez rien, et ne jurez que par la demeurée (moi, donc) du bureau d’à côté qui fait la gueule (sans raison, et vous avez raison !). Du coup, vers dix heures, vous me demandez « Un petit thé ? » avec le sourire, et hop, on repart comme en 40 pour les roucoulades habituelles.



 


Voilà, si vous voulez signer le papier que je vous tends, en bas, à droite, à côté de votre nom, des petits cœurs et du tampon officiel de The Office, merci.


 


Quoi ? Vous avez oublié votre stylo ? Ah, non, c’est pas vrai, mais vous pensez à quoi, au juste ?? Hein ?!


 


A moi ? Oh, c’est choupinet !


 


Article rédigé par ItemLiz Girl.



 
 


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