Alors il faut que vous sachiez que dans ma vie, j’ai beaucoup de passions et j’adule beaucoup de grandes personnes. L’une d’entre elle est la reine d’Angleterre. Hé oui ! Et avant que vous me chassiez de France à coup de fourches et que je sois déchue de ma nationalité, je souhaiterais m’expliquer à ce sujet.
Je ne viens pas du tout d’une famille royaliste, je n’ai pas de sang bleu et je connais très peu de personnes qui me comprennent quand je pousse un cri de désespoir parce que quelqu’un a bu dans mon Royal Mug du mariage de Kate & William.
Alors évidemment, quand j’ai appris les dates du jubilé, début Mars, je me suis précipitée pour réserver mon billet d’Eurostar. Tout était prévu, j’étais généreusement hébergé à Londres, on avait fait un planning sympa, on se serait levée de bonne heure et on aurait attendu plusieurs heures dans une foule compacte en plein soleil ou sous la pluie devant Buckingham Palace agitant nos petits drapeaux de l’Union Jack pour ne serait-ce que voir un petit chapeau passer dans une calèche. J’aurais été heureuse, fière d’avoir participé à cet événement national, que dis-je mondial, parmi tous ces Britanniques. J’aurais participé à l’Histoire de ce pays que j’adore, j’aurais salué une Grande Dame pas par sa taille mais par son parcours.
Mais voilà, le destin m’a rappelé à mon devoir ou plutôt à ma condition d’étudiante française et je me suis retrouvée avec un examen ce jour-là. Donc, à contrecœur, j’ai dû annuler mon voyage et revenir sur terre ou plutôt rester en France. Et ironie du sort : je ne pourrai même pas regarder le jubilé en direct car je n’ai pas de télé ni d’Internet.
Alors, pour me rattraper, je regarde avec amertume chaque émission, documentaire ou JT qui passe sur ce sujet. Même si je connais tout et qu’il m’arrive de corriger certains passages ou de rajouter des anecdotes.
Mais à chaque fois, je me dis que j’aurai pu passer un weekend de folie à Londres et faire la fête avec tous ces inconnus. Mais non, je dois réviser ma littérature espagnole. Joie. Ou plutôt injustice, incompréhension de ce monde et de mon responsable qui m’a dit que » je ne pouvais annuler mon examen que si j’avais une bonne excuse ». Je me voyais mal demander à la reine une lettre d’empêchement pour mon examen.
Mais ce qui m’achève le plus, à vrai dire, c’est la réaction de certain : « Ah, tu fais bien de rester ici. Ce n’est qu’une vieille bique qui n’a jamais bougé ses fesses et qui pompe le fric du peuple « .
Je voudrais leur dire que, tout d’abord, elle ne sert pas à rien. Elle représente l’église anglicane et son peuple. Certes ça paraît nul comme mission pour ce XXIème mais, en vérité, elle a plus un rôle d’ambassadrice. Elle représente le Royaume-Uni à travers le monde. A chaque faux mouvement, à chaque mot dit de travers, le monde entier le sait puisque c’est l’une des femmes les plus connues et photographiées au monde.
L’ironie du sort, c’est qu’elle n’a pas choisi. Depuis ses trois ans, on lui impose des devoirs.
La Princesse Elizabeth qui rend visite à des soldats. |
Et elle a beau être née avec une cuillère en argent dans la bouche, elle n’a pas eu une enfance heureuse, elle ne pouvait pas jouer avec d’autres enfants, on lui imposait un emploi du temps digne d’un ministre. Une fois son enfance finie, la guerre est arrivée et il fallait montrer l’exemple. A 21 ans, elle s’est engagée à servir son peuple jusqu’à sa mort. Pas de retraite donc et à 26 ans, elle est devenue reine. Elle incarnait la modernité, la jeunesse et l’espoir des Britanniques. Chacune des ses apparitions est étudiée à l’avance et elle n’a d’autres choix que d’accepter ce travail. Moi qui me meurs à chaque examen, je n’imagine pas la pression qu’elle a dû subir. Et tout ça juste après la mort de son père. Pour ça, je la trouve remarquable. S’appliquer pendant toutes ces années à servir son pays plutôt que sa petite personne. Le faire dignement sans jamais faillir à la tâche. Je dis respect.
Bien entendu, on l’accuse souvent de dépenses frivoles. Aussi 90% des Britanniques ont refusé de payer les dommages causés par l’incendie du château de Windsor. Aussi, il a donc été décidé d’ouvrir le château au public et de vendre des produits dérivés pour renflouer les caisses et entretenir la monarchie. De plus, il faut savoir qu’un événement qui vend du rêve comme un mariage royal ou un jubilé rapporte plus de 600 millions de livres et parfois même quelques jours de congés. Plutôt rentable, en ces temps de crise, non ?
Tout le monde aime les histoires d’amour qui finissent bien. |
Et puis contrairement à ce que les gens pensent, elle ne fait pas partie du top des femmes les plus riches au monde, elle est classée dans les 200 ème. J’avoue c’est pas demain qu’elle va dormir sous un pont mais comme tout le monde la monarchie fait des petites économies. Le Prince Philippe a rajusté certains de ses vieux pantalons, la reine porte plusieurs fois les mêmes tenues, le Britannia a été désarmé, le budget pour les cadeaux de Noel des employés a été réduit et la reine paye des taxes.
Pour finir, elles essaie vraiment de moderniser la monarchie. C’est elle qui a eu l’idée de mettre des caméras lors de son couronnement. Pareil pour la tradition des messages de Noël. Pour ses 60 ans de mariage, elle a organisé une tombola pour inviter les Britanniques qui étaient nés le même jour qu’elle.
Allez avouez que c’est plutôt cool ! |
Bref, début juillet je serais à Londres et je compte bien me rattraper !
Et vu qu’à 86 ans elle monte encore à cheval, j’ai bon espoir d’aller au prochain jubilé 
Article rédigé par Lieve.
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