Si je veux, d’abord ! (apologie de l’anti-conventionnel) BEAUTÉ

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« T’as des enfants ? (Non) – Ah. Quel âge tu as, déjà ? (une vraie dame ne donne pas son âge) – 32 ans ? (oui, bon, si tu tiens à deviner…) – Et tu es mariée ? (non) – En couple ? (non plus) – Divorcée alors ? (bon, t’as fini, là ?) – Il serait temps de t’y mettre ! C’est que… tu rajeunis pas, ma fille ! »


 


 



 


Aaaaah, ce bon vieux schéma du « Mon but dans la vie, c’est de me marier, de fonder une famille et d’avoir un Epagneul Breton (puis de faire payer une pension rondelette à mon ex-mari qui l’aura bien cherché, le salaud – ça fait partie du kit « vie rêvée », non ?). On a beau être au 21ème siècle (au troisième millénaire, carrément, quoi, tu te rends compte ??) que non, il n’y a rien à faire, c’est toujours ÇA (en majuscule, ouais) que la société attend de nous.


 


Par « la société », j’entends bien sûr :


 


- Tes copines mariées avec enfants qui te regardent comme si tu étais une ado attardée de 32 ans, qui passe ses soirées à faire la fête et à rentrer à pas d’heure sans se soucier de « mais qui va aider Théo à faire ses devoirs de maths et préparer le dîner pour les quatre gosses et Lapinou (le mari qui se contente de mettre les pieds sous la table – ok c’est cliché. Mais pas tant que ça) tout en étendant la troisième lessive du soir ? ». Jalouses, qu’elles sont, je te le dis, moi.


 


- Ton futur boss qui, à l’entretien, te dévisage comme si tu étais la prochaine personne qui allait le trahir (après sa femme qui l’a quitté pour son meilleur ami mais ça va mieux, il s’en est remis, il a presque fini la boîte d’anti-dépresseurs) en lui jetant à la face un congé maternité pendant le projet Duschmoll-Binz et, donc, en lui faisant subir l’humiliation suprême aux yeux de tous (et en particulier des actionnaires qui auront un autre interlocuteur que toi – t’imagines la honte ?). Mais supposer que tu ne comptes pas avoir d’enfant dès le CDI signé ? À ton âge ? Ah ben non, ça, ce serait bizarre…


 


- Ta mère. Bon ben là, tu vois bien. Tu sais, ta mère qui, à chaque fois qu’elle te voit, s’empresse de te demander si tu as « un amoureux ? » (non, maman, mais je ne manquerai pas de t’appeler dès que l’un des mâles de la planète m’aura raccompagnée à la porte en me souhaitant bonne nuit comme un gentleman – c’est-à-dire en me roulant une bonne pelle, comme il se doit…) et qui prend un air désespéré quand elle comprend que non, ton ventre rond n’est pas le signe précurseur d’un heureux évènement mais d’un excès de bière. Je ne reviendrai pas sur le terme « heureux », qui est selon moi très subjectif.


 


Alors que, figurez-vous (attention, je risque de vous choquer, là), ce n’est pas OBLIGATOIRE de vouloir des enfants. Si, si, je vous jure que c’est vrai :) Parfois, on a d’autres rêves, dans la vie. On veut se construire, parcourir le monde, avoir une grande carrière de journaliste ou d’actrice (La Croisette, si tu nous regardes) tout en pensant (souvent à raison) qu’avec tous ces projets, on n’aura ni le temps ni l’envie, tout simplement, d’assumer l’éducation complète d’un enfant. C’est que ça dure longtemps, ces machins-là ! Même quand vous êtes à la retraite, ils sont capables de venir vous taxer les 3/4 de vos minuscules revenus pour payer les frais de véto de Jean-Michel (leur poisson rouge qui a refait une tentative de suicide – rassurez-vous, ceci n’est pas une histoire vraie) !


 


Voilà, Mesdames et Messieurs les jurés. L’accusée n’a pas été victime de stérilité ou d’une dizaine (essaie trentaine pour voir) d’amours déçues qui l’ont fait renoncer au désir si profond que, selon vous, toutes les femmes ont forcément, d’être mère. Elle ne s’est pas réveillée au moment de la ménopause en se disant « mince ! J’ai oublié d’être enceinte ! Pfff, c’est trop tard, là, c’est maliiiiin… ». Elle a simplement CHOISI de ne pas en avoir. Ou plutôt, elle n’en voulait pas et même, elle est heureuse comme ça. Ça ne l’empêche d’ailleurs pas d’aimer les enfants, ceux des autres (ceux qu’on peut rendre à leurs parents, vous savez ?*rire démoniaque qui résonne dans le tribunal*) et de respecter totalement le choix de des personnes de son entourage qui, elles, sont devenus parents.


 


Tiens, d’ailleurs, la prochaine fois que je verrai une copine-maman, je lui dirai : « T’as des enfants ? Ah ouais, comme beaucoup de gens, hein… *regard de compassion appuyé* Bon ben, je te laisse, je vais rejoindre mes amis, on part une semaine à Ibiza ! » (Et on est hors vacances scolaires. Et toc !)


 


Article rédigé par Suzie Lou.



 
 


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